COUP sur coup, deux accidents sans gravité sont devenus des scandales internationaux, à propos des prestations de santé publique au Maroc. A Ouarzazate, capitale marocaine du cinéma, on «hospitalise» un célèbre acteur dans des «locaux» où se promènent des chats: les télévisions du monde entier ont raconté ce cas. Un jeune Britannique fait une chute; des fidèles se rendant à la mosquée le découvrent mais l’abandonnent de peur d’avoir à payer les soins qu’il recevrait dans un centre de santé. L’affaire a été racontée cette semaine par le journal le plus populaire du Royaume-Uni. Quelle promotion pour un tourisme qui accumule déjà les difficultés, sans la moindre politique de sauvetage, pendant que le ministère de tutelle nie les mauvais résultats et les tendances préoccupantes. De son côté, le ministère de l’Inté- rieur se démène pour que les gens participent aux prochaines élections. Il a parfaitement raison. Il y a du travail car on part de loin. Mais, les citoyens, eux, que pensent-ils d’un service public assez indigne pour être traîné (mondialement) dans la boue de sa turpitude? Que pensent-ils quand, par-dessus le marché, ce même service public mobilise les caméras pour montrer ses hélicoptères tous neufs? En revanche, pas de sanction pour avoir laissé des chats s’installer dans un hôpital. Pas de sanction pour avoir si bien amodié la santé que les gens sont sûrs de devoir payer, s’ils portent secours à leur prochain. Le citoyen n’est pas bête. Il a très bien compris que, tant que le Roi ne s’en mêle pas, le service public n’est pas pour les gens. Comment le citoyen peut-il récupérer sa parcelle de pouvoir face à un système de politiciens s’autocongratulant en permanence. Chacun voit qu’il ne s’agit que de se partager les avantages en refusant les responsabilités.