C’est clair, les assises sont une nouvelle manière de discuter d’une politique avec les divers intervenants: tout le monde a le droit (et le devoir) d’y apporter son point de vue, ce qui en fait des forums plus ouverts que ne le sont les partis politiques et leur institution parlementaire et évidemment bien plus larges que des négociations entre partenaires sociaux ou économiques. On l’a vu avec le tourisme: les assises sont une méthode efficace de gestion de la stratégie touristique. Mais peut-être n’a-t-on pas assez souligné ce visage des assises, à cheval entre trois composantes: la consultation démocratique, la conduite d’une politique économique et la communication-mobilisation autour de cette politique. Parce qu’elles sont bien adaptées à la culture politique marocaine, les assises se multiplient: emploi, nouvelles technologies, PME…Pourtant, cette multiplication, au lieu d’être une consécration, est en train de virer à l’enterrement. A cela, il n’y a qu’une seule et même raison: on fait des assises un coup de projecteur. Au lieu de bien comprendre et appliquer la méthode dans son intégralité, on ne retient qu’un mot: communication. Ne prenons qu’un exemple, les assises de l’emploi. Elles étaient bien préparées, bien faites, la stratégie était bien montée, cohérente et tout à fait à la portée du tissu économique du Maroc. De la belle ouvrage donc. Mais aujourd’hui, qui est capable d’en citer uniquement deux mesures? Qui se souvient encore qu’elles existent?C’est pourtant l’enjeu majeur du pays, pour son développement comme pour sa sécurité. Une fois éteints les spots de l’événement… plus rien. Personne n’a pensé à dire et redire que des mesures de la loi de Finances étaient prises pour cette politique. Personne ne s’est occupé de relancer les acteurs, personne ne se soucie d’en parler aux électeurs comme aux contribuables. Et surtout personne ne se préoccupe d’en parler aux jeunes, qui sont pourtant les premiers destinataires de cet effort national. Quel gaspillage!Nadia SALAH
L'Edito
Assises
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.