
Le ton est monté d’un cran entre les fournisseurs de l’ONEE et leur client impécunieux (voir nos informations en page 2).
L’Office national d’eau et d’électricité est en train de détruire un tissu industriel constitué par 766 entreprises. L’Office les a lui-même comptées, non pas pour les payer rapidement, mais pour dire que les 133 protestataires de l’association professionnelle ne pèsent rien.
Non seulement l’Office ne paye pas et donc tue les industries autour de lui, mais, en plus, il le fait en méprisant les entreprises. En méprisant donc les gens qui vont perdre leur travail à cause de lui. Mais où de pareils mentalités et comportements sont-ils en train de faire tomber le Maroc?
L’Etat qui a encaissé un gros chèque lors de la fusion entre l’ONE et l’ONEP reste silencieux.
Il y a moins d’un petit mois, le gouvernement a organisé de grandes assises pour la promotion industrielle, pour le développement d’une politique volontariste dans ce domaine, créateur d’emplois et pourvoyeur de devises. Il a même parlé d’aides directes, alors qu’on n’en demande pas tant.
Et pendant ce temps, le deuxième plus gros acheteur public du pays, l’ONEE, continue d’assassiner les entreprises industrielles qui lui avaient fait confiance.
Cette contradiction entre les paroles gouvernementales et la réalité du terrain économique est sidérante. Plus troublant encore: le Parlement ne met guère d’ardeur à obtenir des comptes.
Aujourd’hui, il est évident que la gestion de l’ONEE est gravement en cause. Il ne s’agit pas là de l’honnêteté personnelle de ses dirigeants. Il s’agit de leur capacité à faire face à la situation dans laquelle ils ont mis deux domaines stratégiques du Maroc, l’eau et l’électricité. En espérant, bien sûr, que le troisième volet de leur responsabilité, l’énergie renouvelable, n’est pas lui aussi délabré.
Il est urgent de rompre le complot du silence.
Nadia SALAH