. Code du consommateur: une priorité royale. Les associations dénoncent des ententes latentesUN sacré coup de confiance. Pour les associations de protection des consommateurs, c’est le moment où jamais de passer à la vitesse supérieure pour faire aboutir leurs idées. Après le discours royal du 20 août 2008, celles-ci considèrent comme déjà entrée en vigueur la loi sur la protection du consommateur. Un projet qui hiberne depuis des années dans les étagères de l’exécutif. En effet, le Roi avait appelé le gouvernement et le Parlement à «diligenter l’adoption du Code de protection du consommateur».«Pour nous, ce n’est donc plus un projet de loi», se réjouit Mohammed Ouhssine, secrétaire général de la Fédération des associations de consommation au Maroc. Ce dernier explique que «le blocage auquel s’est heurté ce projet était dû à une méconnaissance de sa portée, notamment de la part des grands lobbies d’entreprises». «Craignant un bras de fer avec les associations, celles-ci ont fait bloc devant le projet», poursuit-il. «Or, nous ne cherchons pas à tenir tête aux opérateurs économiques, ni à leur faire peur. Nous voulons juste, par le biais de la loi, avoir le droit d’être informés sur la composition de ce que nous consommons et sur la réalité des prix», explique le militant des droits des consommateurs. Le projet de loi énumère dans son article 2 cinq droits fondamentaux pour le consommateurs dont «l’information adéquate et claire du consommateur sur les différents produits et services avec spécification correcte de quantité, caractéristiques, composition, qualité et prix, ainsi que sur les risques qu’ils présentent». Les autres droits fondamentaux sont «la protection contre les risques pouvant affecter la santé et la sécurité du consommateur, la protection des intérêts économiques du consommateur, l’indemnisation ou la réparation des dommages ou préjudices qui le touchent, et la représentation et la défense des intérêts des consommateurs à travers les associations de protection du consommateur légalement constituées».Autre signe de regain de confiance, les associations de protection des consommateurs demandent «à faire partie du Conseil de la concurrence», dont le président vient d’être nommé récemment par le Roi. «Nous pouvons nous contenter d’un rôle consultatif», précise Ouhssine.Les réclamations que reçoivent ces associations tournent dans leur grande majorité autour du respect des prix. «Notre principal combat est contre la cherté de la vie», affirme Ouhssine. Les associations de protection des consommateurs peuvent bien dénoncer la hausse du prix d’un produit encadré. La liste de ces produits est en effet très courte. Carburant, farine, sucre et transports publics forment l’essentiel de cette liste. Mais, lorsqu’il s’agit de produits libres, quelles voies de recours ces associations peuvent-elles avoir? Un autre militant associatif explique que «pour les produits réglementés, les prix sont plafonnés à la hausse. Rien n’empêche donc les sociétés pétrolières de baisser leurs prix et d’en faire profiter les consommateurs». Ce dernier dénonce «une certaine uniformité suspecte des prix des carburants».
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