
Les producteurs de tomates se tournent actuellement vers le marché local pour écouler leurs produits. C’est que l’export n’est plus, pour le moment, aussi rémunérateur
Sale temps pour la tomate marocaine sur les marchés européens. Depuis quelques jours, les cours sont au plus bas. Lundi dernier, le prix du produit était entre 0,6 et 0,65 euro le kg exporté. En fin de semaine dernière, le cours était encore plus bas. Il se situait entre 0,46 et 0,61 euro le kg exporté alors que l’an dernier à la même période le produit était commercialisé à 1,20 euro le kg exporté.
Selon un professionnel, la situation actuelle est due à la baisse de la demande en raison du climat froid en Europe et de la qualité du produit toutes origines confondues. Ce creux de qualité, explique un producteur, est la conséquence du climat froid dans lequel s’est formé le fruit. Cependant, en dépit de la faible rémunération des expéditions, les exportateurs maintiennent le rythme. Ce sont 2.000 tonnes de tomates qui sont exportés par jour au départ du Maroc car c’est une période de forte production. De plus, il faut consolider les acquis en matière de contingentement. A noter que le niveau du contingent pour le mois de mars est fixé à 31.300 tonnes de tomates. Depuis le début de la campagne 2010/2011, ce sont 242.000 tonnes de tomates qui ont été exportées vers l’Union européenne et hors Union européenne, soit 9% de plus par rapport à la même période en 2010. «Cette augmentation en volume est en partie la résultante de la mise en place de la ligne maritime Agadir/St-Pétersbourg», avance un opérateur de la filière. Il n’y a cependant pas, de l’avis d’un membre de l’Association des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (Apefel), en valeur absolue une véritable augmentation par rapport aux années précédentes. «Cette évolution est toute relative car la campagne précédente était marquée par de nombreux problèmes engendrés par des maladies dont le Tuta Absoluta», précise-t-il.
Sur le plan commercial, selon les exportateurs, la campagne actuelle reste très moyenne globalement. De fait, le marché local est plus rémunérateur que celui à l’export. Au marché d’Inezgane, par exemple, la caisse de tomate de 30 kg est de 100 DH ces derniers jours. Selon un professionnel la marge bénéficiaire du producteur est de 3,30 DH le kg sur le marché de gros local alors qu’elle est seulement de 2 DH au niveau du kg exporté. Mais les exportateurs ne se découragent pas. En ce moment ils sont fortement occupés à la constitution de l’interprofession. C’est ainsi que récemment ont vu le jour à Agadir deux associations. Il s’agit de l’Association marocaine des conditionneurs maraîchers (Amcom) et de l’Association marocaine agricole des pépinières maraîchères (Amapem). La démarche précède la mise en place très prochainement de la Fédération interprofessionnelle des fruits et légumes.
Malika ALAMI
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