
Le dernier rapport de l’Institut de recherche halieutique (INRH) a mis en évidence la fragilité et la faiblesse des indices d’abondance du poulpe. Il se base sur les résultats de la campagne de prospection menée par l’INRH entre le 24 mars et le 3 avril 2011
La période du repos biologique de la pêche au poulpe vient d’être fixée par la tutelle. Comptant pour la saison de printemps, celle-ci s’étend du 5 mai au 5 juillet. Mais, fait nouveau, la mesure sera généralisée à l’ensemble du littoral. Au sud, c’est le repos biologique et au nord c’est quasiment l’arrêt de la pêche de cette ressource céphalopode qui est décrété. «L’objectif est de protéger le stock parental pendant la période de reproduction, mais aussi de lutter contre toute forme de pêche illicite», précise Zakya Drouich, directrice de la pêche et de l’aquaculture auprès du département éponyme.
Pour rappel, la pêcherie du poulpe fait l’objet de 2 repos biologiques par an depuis 1989, l’un durant la période du printemps, l’autre au cours de la saison d’automne. Un plan d’aménagement de la pêcherie a été aussi appliqué depuis 2004. Mais le dernier rapport de l’Institut de recherche halieutique (INRH) a mis en évidence la fragilité et la faiblesse des indices d’abondance de cette ressource. Il se base sur les résultats de la campagne de prospection menée par le navire de recherche de l’INRH entre le 24 mars et le 3 avril 2011. Ces résultats ont été présentés récemment au comité de suivi de la pêcherie poulpière qui réunit l’administration et les membres de la profession.
N’empêche que l’idée d’instaurer une seule période de repos biologique en automne (août/septembre/octobre) ait été avancée par le comité. Ceci, avec la possibilité d’ajustement de la date effective de son entrée en vigueur en fonction du suivi de l’état de la ressource.
Projet que la tutelle ne rejette pas de manière catégorique. «Seulement, les conditions de sa réussite ne sont pas encore réunies», objecte la directrice de la pêche et de l’aquaculture. A commencer par l’état de la ressource. «Il faut que le stock du poulpe soit à un niveau d’équilibre suffisant pour permettre aux différents segments de pêcher dans l’unité d’aménagement pendant 9 mois d’activité et selon une rentabilité viable», précise Drouich. Ce qui n’est pas le cas actuellement compte tenu des résultats scientifiques de l’INRH.
La 2e condition tient au retrait total des pots actuellement immergés avant de lancer la pêche à la turlutte. Cela implique aussi la mise en place d’un contrôle adéquat et la logistique nécessaire. Sans oublier la nécessité d’élaborer une étude d’impact pour s’assurer que cet engin aura moins de dégâts que les pots sur le stock des géniteurs.
«De plus, il faut attendre que le contrôle satellitaire des navires (VMS) soit opérationnel à bord de tous les chalutiers côtiers et hauturiers», conclut Zakya Drouich. En clair, les pressions de quelque lobbying ne semblent pas avoir abouti. Du moins pour le moment.
A. G.
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.