. Les querelles sur les changes, source de tensions. Le Sommet doit cadrer les devises pour éviter la guerreLa guerre des monnaies aura-t-elle lieu? Cette perspective semble s’approcher à un mois du G20 qui aura lieu les 11 et 12 novembre prochain. Toutes les grandes puissances font en sorte que leur monnaie baisse pour gagner un avantage compétitif à l’export et dans l'affrontement économique mondial. En effet, aux Etats-Unis d’Amérique, les expressions de «guerre des monnaies» et de «mesures de rétorsion protectionniste», employées ces derniers jours par les économistes, signifient tout simplement que le pays de l’oncle Sam a décidé d’affaiblir son dollar afin d’exporter plus, mais principalement dans le but de diminuer la valeur de son endettement détenu par les étrangers. Par ailleurs, la Réserve fédérale vient de faire état de sa volonté de soutenir l'économie outre-Atlantique dans un avenir proche. Sur le marché des changes, le dollar a de nouveau flanché. Or, une telle annonce de soutien économique rassure les investisseurs, qui prennent plus de risque en se tournant vers des actifs plus exposés comme l’euro. Quant au Japon, il ne fera certainement pas l'économie d'une nouvelle intervention sur le yen, qui a inscrit, mardi dernier, son plus haut niveau depuis 15 ans face au dollar, à 81,37 yens. Aujourd'hui, la Bourse de Tokyo a encore chuté de 2,09%. La remontée du yen handicape les entreprises de l'archipel à l'étranger et inquiète sérieusement les investisseurs. L'excédent des comptes courant du Japon s'est réduit de 5,8% en août, à 9,7 milliards d'euros, selon les chiffres publiés la semaine dernière à Tokyo. Le gouvernement nippon a prévenu qu'il interviendrait de nouveau si nécessaire pour empêcher un renchérissement excessif de sa devise. Pour ne pas courir de risque, le ministre japonais des Finances s'appuie cette fois-ci sur les dernières déclarations du G7 réaffirmant que des «variations excessives des monnaies affecteraient la stabilité de l'économie», pour annoncer que le gouvernement pourrait «prendre des mesures fermes, qui incluent une intervention, si nécessaire». L'euro, lui aussi, souffre d'une appréciation fulgurante. La monnaie unique se traite encore ce mercredi tout près de 1,40 dollar, à 1,3994 dollar. En outre, la situation de la Corée du Sud est aussi délicate. La présidente en exercice du G20 est accusée de vendre régulièrement d'importantes quantités de wons sur les marchés pour en abaisser la valeur, afin de favoriser les entreprises sud-coréennes face à la concurrence internationale, notamment japonaise. Même son de cloche sur la monnaie chinoise. Depuis plusieurs mois, les pays occidentaux reprochent à la Chine de maintenir artificiellement au plus bas le niveau du yuan. Au-delà de ces débats et controverses, le temps est aujourd'hui au dialogue et à la concertation, ce qui éloigne le spectre d'une guerre des monnaies et ouvre la perspective de la coopération.J. T.
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