. 41% de grévistes selon le gouvernement, 82% selon les syndicats A de quoi perdre son latin. Entre les chiffres des centrales syndicales et ceux officiels, que vient de publier le ministère de la Modernisation des secteurs publics, la différence est du simple au double. Selon le communiqué commun publié par l’UNTM, l’Union syndicale des fonctionnaires (UMT), la FDT et l’ODT, le taux de participation à la grève du 10 février s’est élevé à 82%. Le communiqué s’est d’ailleurs fendu de félicitations adressées aux «militants à l’occasion de la réussite de cette grève».Mais le ministère de la Modernisation des secteurs publics n’est pas du même avis. Le communiqué officiel indique que le taux de participation à la grève n’a pas dépassé 41% à l’échelle nationale. Le ministère s’appuie sur les chiffres fournis par les DRH des différents ministériels et des collectivités locales. «Ainsi, sur les 700.000 fonctionnaires travaillant dans la fonction publique, environ 280.000 ont observé la grève», indique un responsable du ministère. Lequel affirme que les chiffres du gouvernement sont exacts et que le gouvernement dispose des moyens fiables pour recenser les grévistes. «D’ailleurs, les noms de tous les grévistes ont été consignés dans des listes nominatives, qui seront ensuite transmises au ministère des Finances pour lui permettre de procéder à des retenues sur salaire», explique-t-il.Comme à l’accoutumée, le taux de participation au débrayage le plus élevé est celui de la Justice, plus précisément au niveau des tribunaux: 57%. Ce département est suivi par l’Education, qui a enregistré un taux de 51%. Les services centraux du ministère des Pêches, les collectivités locales et les Finances ont respectivement connu des taux de 47%, 42% et 40%.Ces taux ont été nuls dans plusieurs départements ministériels. Il s’agit des Affaires générales, des Habous et Affaires islamiques, des Relations avec le Parlement, des Affaires générales et économiques...Pour Abdelilah Hallouti, secrétaire général adjoint de l’UNTM, «il ne faut prêter aucun crédit aux chiffres du gouvernement car il est juge et partie prenante dans le conflit social». Pour couronner la journée de grève, quatre syndicats avaient appelé, mardi, à un sit-in devant le siège du ministère. Concernant la menace du gouvernement de généraliser les retenues sur salaire pour grève, le communiqué commun des quatre syndicats grévistes estiment que « cela représente un net recul des libertés collectives, une grave atteinte au syndicalisme, un déni du droit de grève». N’empêche, les syndicats se disent prêts à opposer à l’attitude du gouvernement toutes les formes de protestations qu’ils jugeraient opportunes. Hassan EL ARIF
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