LE tribunal de commerce de Paris a prononcé, le 3 Avril, après deux heures de délibéré, la liquidation de la Cinq et de ses trois filiales Ciné-Cinq, la Cinq droits audiovisuels et Régie Cinq. Contrairement à ce que réclamait le parquet, le tribunal de commerce a autorisé la chaîne à émettre jusqu'au 12 Avril à minuit. "Un délai de décence pour les salariés de la chaîne qui se sont battus jusqu'au bout".
Un cadeau pour permettre de récupérer un peu d'argent sur les derniers programmes à diffuser: les téléspectateurs auront ainsi droit à la diffusion du Grand prix de Formule 1 Dimanche, dont quasiment tous les frais sont payés.
Vendredi 3 Avril, les juges ont écouté les actionnaires, les personnels, l'administrateur judiciaire, Me. Hubert Lafont et M. Jeaun-Claude Bourret, le président de l'Association de défense de la Cinq venu proposer un plan de continuation. Ils ont jugé qu'aucun projet ne pouvait sortir la chaîne de sa "totale déconfiture"; une situation qui résulte, selon les magistrats, d'"une accumulation de défaillances dont les responsabilités seront établies en temps utile". Prévisible dès Janvier, lorsque la Cinq avait dû déposer son bilan, la décision du tribunal de commerce était quasi certaine depuis que M. Silvio Berlusconi a renoncé à son plan de continuation de la chaîne.
Malgré cette fatalité, le personnel de la Cinq (neuf cents salariés) a immédiatement décidé de faire appel de la décision de la liquidation judiciaire, et de demander un sursis à exécution dès Lundi 6 Avril. Ce sursis pourrait permettre à la chaîne de trouver un preneur.
D'après certains salariés, la chaîne peut tenir financièrement jusqu'au 25 Avril car elle dispose d'une somme d'environ 20 millions de Francs. Quant au sort du réseau de la chaîne, l'Association de Défense de la Cinq a annoncé qu'elle serait candidate à un futur appel d'offres pour son utilisation.
Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, qui peut à tout moment suspendre l'autorisation de la Cinq, a constaté dans un communiqué "la disparition d'une chaîne qui, si elle n'a jamais réussi à assurer son assise économique, avait trouvé un public et contribué au pluralisme de l'information et à la diversité des programmes ?".
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