. Le délégataire rappelé à l’ordre par la ville. La société dispose de 15 jours pour élaborer un plan d’actionRien ne marche entre Segedema et le Conseil de la ville de Casablanca. La filiale du groupe français Pizzorno Environnement est sur le point d’être «expulsée» de la métropole. Avertissements, courriers sans réponses… et enfin une mise en demeure. Cette dernière lettre adressée par le Conseil de la ville a certainement secoué le délégataire. Le président- fondateur du groupe, Francis Pizzorno, s’est même rendu au Maroc pour se réunir avec l’autorité délégante et trouver une solution aux manquements qui étaient reprochés à Segedema. Cette dernière est, en effet, gestionnaire depuis 2004 de la collecte des déchets ménagers à Sidi Othmane, Lissasfa, Ben Msik, Sbata, Aïn Chock et Sidi Maârouf.Obsolescence du matériel, mauvaise organisation de la société, insuffisance du personnel… Autant de critiques qui ont été relevées par la ville. La réunion qui s’est déroulée, jeudi 7 octobre 2010, en présence de Mohamed Sajid, président du Conseil de la ville, Saïd Zniber, directeur d’exploitation Casablanca et Gérard Prenant, directeur général Maroc du groupe, a porté essentiellement sur les défaillances constatées au niveau de l’organisation interne de la société. «On nous reproche, entre autres, l’obsolescence de notre parc, chose qui n’est pas vraie. Il faudra éclaircir les éventuels malentendus qui ont déclenché cette mise en demeure», indique Prenant. Et d’ajouter: «la ville nous doit 90 millions de DH d’arriérés qui remontent à 2005». Son de cloche différent du côté du Conseil de la ville. «Segedema n’a pas respecté tous ses engagements», assure, pour sa part, Chakir Seddik, 9e vice-président du Conseil de la ville, chargé de la gestion déléguée. «Leur organisation fait défaut en matière d’encadrement, d’autocontrôle, de supervision des opérations, de contrôle qualité, de maîtrise du personnel, de présence et du déploiement des agents, etc.», ajoute-t-il. Pour ce qui est des engagements, un procès verbal a été signé le 2 novembre 2009 par le délégataire et l’autorité délégante. Depuis, la ville s’est engagée à régulariser ses créances, notamment celles relatives à la révision des prix. «Pour l’heure, les arriérés liés à la révision sont payés en partie et conformément au procès verbal», souligne un responsable de la ville. En contrepartie, Segedema avait convenu de réaliser, dans un délai de 4 mois, des investissements portant sur un montant de 42 millions de DH. «A ce jour, seuls 70% des engagements de Pizzorno, notamment en matière d’acquisition du nouveau matériel roulant, ont été respectés», souligne-t-on auprès du Conseil de la ville. Du côté des promesses de l’autorité délégante, Seddik précise qu’«elles ont été tenues presque en intégralité». «Reste juste le paiement d’une prestation (4 millions de DH) et le réajustement de la masse salariale communale déduite qui est en cours d’étude».
A l’issue de la réunion du président- fondateur du groupe Pizzorno Environnement, Francis Pizzorno, avec le maire de Casablanca, Mohamed Sajid, il a été décidé de remettre en question les prestations rendues par Segedema, filiale du groupe Pizzorno. Cette dernière s’est ainsi engagée à élaborer dans un délai de 15 jours un plan d’action portant essentiellement sur les futurs investissements du délégataire. Aussi, une équipe d’exploitation française devrait se déplacer au Maroc pour prendre en main la gestion des déchets ménagers confiés à Segedema.Bouchra SABIB
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