· Près de 561 familles ont déménagé vers le complexe Nassim
· La Commission juridique examine les litiges concernant notamment le montant d'indemnité versé
aux propriétaires des maisons
Le "site foire", situé à proximité de l'OFEC connaît depuis quelque temps une ambiance particulière. Chaque jour, dix à quinze nouvelles familles des quartiers Derb Soufi, Arsat Ben Slama, Derb Maïzi et Derb Ben Houmane se donnent rendez-vous dans cet espace. A première vue, c'est difficile de deviner ce qui se passe. Ce n'est qu'en discutant avec des personnes sur place que l'on apprend la réalité. Ces ménages sont concernés par l'aménagement de l'Avenue Royale qui doit relier la Mosquée Hassan II à la Place des Nations Unies. Le panneau d'indication implanté sur place et dans lequel est écrit "projet d'aménagement de l'Avenue Royale" le confirme. Ils sont près de 561 ménages à avoir déménagé vers le complexe Nassim, construit à cet effet. Le rythme devra s'accélérer d'ici juillet, en raison de la scolarité des enfants. L'opération est supervisée par une commission de suivi. Son rôle consiste à identifier les ménages et à déterminer les bénéficiaires. Sur place, une cellule organise le départ des familles. Les bénéficiaires reçoivent des bons de remise de clés. En contre-partie, leurs anciennes maisons sont receptionnées.
M. Mohamed Laâraichi, retraité, père de 5 enfants, fait partie des 11.500 familles devant bénéficier de l'opération de relogement. Pendant 45 ans, il a vécu dans une chambre modeste avec sa femme et ses enfants. Le fait d'avoir son appartement constitue pour lui un rêve. "Je n'ai jamais pensé qu'un jour je deviendrais propriétaire", confie-t-il. Le cas de M. Laâraichi n'est pas le plus critique. Des familles composées parfois de 12 personnes partagent la même chambre. Pour dormir, "ils doivent constituer des groupes de 4 personnes et faire la relève", explique un habitant du quartier. Mais ce qui est encore plus grave, c'est le taux élevé de criminalité qui sévit sur place. "Le quartier est devenu une niche pour les criminels", ajoute-t-il.
Indemnisation
Pour réussir l'opération de relogement qui présente un caractère social évident, la SONADAC a pris en charge les deux tiers du prix de chaque logement. Elle a également constitué une cellule pour indemniser les propriétaires des quartiers concernés par l'aménagement de l'Avenue Royale. Le montant de l'indemnité varie selon l'état des maisons. Généralement, c'est compris entre 800 et 2.000 DH le m2. Toutefois, des cas de litige ont été relevés. Plusieurs propriétaires ont contesté le montant de l'indemnité attribuée. Pour résoudre ces litiges, une Commission juridique a été créée par une circulaire du ministre d'Etat à l'Intérieur. Elle est composée de représentants de la Préfecture de Casablanca-Anfa, de l'Agence Urbaine de Casablanca, de la Commune de Moulay Youssef et de la SONADAC. Parmi les nombreux cas examinés par cette Commission, celui de M. Bouchaïb Laliac, employé à l'OFEC. Ce père de six enfants est locataire. Sa mère, qui habite dans une autre maison, est zinataire de l'appartement en question.
Quand elle a pris connaissance de l'opération de relogement, elle est venu s'installer avec son fils pour bénéficier d'une maison au quartier Nassim. Les membres de la Commission lui ont proposé une indemnité. Mais elle a refusé et insisté pour être sur la liste des bénéficiaires de logement. "Ce dossier montre combien l'opération est délicate", explique un membre de la Commission juridique. "Nous nous sommes retrouvés à faire un travail de communication", ajoute-t-il.
Démolition
Dans le complexe Nassim, une autre Commission composée notamment de représentants de la SONADAC et de la Préfecture d'Aïn Sebaâ accueille les nouveaux résidents de Nassim. Son rôle consiste à sensibiliser les nouveaux arrivants. Pour permettre une meilleure intégration des familles dans leur nouvel environnement, des équipements socio-économiques ont été mis en place. Il s'agit notamment d'une école, d'un collège, d'un poste de police et d'une clinique... "Nos premiers jours à Nassim ont été difficiles, mais nous nous sommes habitués petit à petit", explique l'un des premiers résidents au complexe. Et d'ajouter que: "L'intégration a été d'autant plus facile que Nassim dispose d'infrastructures nécessaires".
Parallèlement à cette opération de relogement, la SONADAC s'est attelée à démolir les maisons. Sur ce registre, un cabinet d'études spécialisé a réalisé une étude globale de l'opération. La démolition se fait par pâtés de maisons. Pour assurer la sécurité des personnes qui sont encore sur place et en attendant qu'ils quittent les lieux, les maisons réceptionnées sont mises sous-scellé. o
Adil BOUKHIMA
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