LA Banque Centrale Populaire ouvre la porte du Togo aux opérateurs marocains. Elle a reçu mercredi dernier une vingtaine d’opérateurs, tous secteurs confondus. Les hommes d’affaires togolais font partie d’une mission économique conduite par Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères, en visite officielle au Maroc.
Si certains d’entre eux tâtent encore le terrain, d’autres sont venus avec déjà une idée en tête de ce qu’ils veulent. «C’est le cas du port de Lomé qui souhaite nouer des partenariats avec TangerMed ou de la société STD, champion local de la commercialisation des engrais qui cherche à développer son partenariat avec l’OCP», explique Kofi Dorkenoo, directeur général de la filiale de la BCP au Togo, la Banque Atlantique-Togo. D’autres secteurs sont ciblés par les opérateurs togolais comme le BTP et l’agroalimentaire.
La démarche s’inscrit dans l’effort de la BCP d’aider les entreprises locales à développer des relations au niveau du continent. La banque exploite en effet le réseau des clients de sa filiale dans le pays, la Banque Atlantique-Togo pour doper le business entre les deux pays. «Nous travaillons pour encourager les opérateurs marocains à partir et à nouer des partenariats. D’abord nous les mettons en contact avec nos «bons» clients. Ensuite, nous assurons les financements pour sécuriser ces partenariats», précise Soumia Alami Ouali, directrice générale adjointe du pôle PME de la Banque.
La formule a déjà donné ses fruits l’année dernière lors de plusieurs missions du même genre qu’avait lancées la banque. La première édition de la mission «B2B Mena Africa» s’était traduite par une centaine de millions de dirhams de contrat. S’il ne s’agit que de partenariats commerciaux pour le moment (majoritairement des exportations de conserves de poissons et d’autres produits de la mer), il y a toujours moyen de développer le business. Le petit pays de 6,1 millions d’habitants qu’est le Togo est une réelle opportunité pour les opérateurs marocains, notamment dans des secteurs où le savoir-faire marocain est mature et exportable. Avec une croissance de 5,1% en 2014, le processus de développement d’infrastructures du pays est lancé. Le Togo est ainsi demandeur de compétences dans le BTP, l’électrification, la transformation agroalimentaire et l’agriculture. Les secteurs des services, des TIC et du commerce se développent rapidement aussi. Tous des secteurs où le savoir-faire marocain a fait ses preuves et s’exporte déjà. De plus, le marché togolais est une excellente ouverture pour la région de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Cependant, des contraintes existent. La logistique n’est pas toujours garantie, et les règles d’entrée au marché de la région peuvent gagner en souplesse. «L’Etat essaie d’aider pour franchir ces obstacles à travers les voies diplomatiques. Les opérateurs eux-mêmes font du lobbying pour qu’il y ait plus d’investissements», témoigne Soumia Alami Ouali.
Lomé ouvre son ambassade à Rabat
LA visite du chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey, cette semaine au Maroc, s’est traduite par l’annonce de l’ouverture d’une ambassade togolaise à Rabat. La seule représentation diplomatique togolaise dans la région de l’Afrique du Nord se situait à Tripoli, dont la fermeture a été imposée par la crise interlibyenne.
Mehdi LAHDIDI
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