
Figeac Aéro Maroc fabriquera des pièces aéronautiques et de tôlerie. Le groupe français travaille essentiellement pour Airbus
Un nouveau major de l’aéronautique choisit le Royaume pour muscler son dispositif industriel. Le ministère de l’Industrie vient de finaliser, au Bourget, un mémorandum d’entente avec le groupe français Figeac Aéro. Le géant équipementier est spécialisé dans l’industrie des pièces de structure en alliages légers et métaux durs, de pièces de moteurs, de trains d'atterrissage ainsi que de sous-ensembles. L’accord porte sur la création de Figeac Aéro Maroc et l’implantation d’une unité industrielle à Casablanca. Coût du projet : 25 millions d’euros (un peu plus de 250 millions de DH), dont 20 millions dédiés aux moyens de production et 5 millions consacrés à l’acquisition du foncier et à son aménagement. L’opération sera entièrement financée en fonds propres, grâce notamment à une levée de fonds réalisée par le groupe français en mars dernier, d’un montant de 24 millions d’euros. Au Maroc, l’enseigne compte aller vite en besogne. Le développement du site devrait démarrer dès cette rentrée pour s’étaler sur les 5 prochaines années. A terme, ce sont 500 emplois qui seront créés. «Ce projet représente un point d’étape important en ligne avec notre business model basé sur le savoir-faire de sites industriels, implantés à proximité des donneurs d’ordre, et pouvant s’appuyer sur une entité industrielle best-cost», a déclaré Jean-Claude Maillard, président-directeur général et fondateur de Figeac Aéro.
Sur le volet opérationnel, la nouvelle filiale marocaine du groupe se chargera d’activités d’usinage de pièces aéronautiques et de tôlerie. Elle pourra aussi proposer en option une activité de traitement de surface. En quelque sorte, cette usine sera un peu une copie de celle dont dispose déjà le groupe en Tunisie, via sa filiale low-cost Figeac Aéro Tunisie. Le groupe y a investi depuis 2011. L’objectif est évidemment de gagner en compétitivité sur les coûts de production. Les coûts du foncier, la qualité et la disponibilité de la main d’oeuvre et les charges de supply-chain, sont les axes déterminants dans le secteur.
C’est en tout cas sur ces arguments que Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, tente justement de s’appuyer pour maximiser le niveau d’attractivité du Royaume comme une destination du secteur. Sur le foncier, par exemple, l’Etat s’est engagé, dans le cadre du plan d’accélération industrielle, à une mise à disposition d’une assiette foncière dédiée à l’industrie aéronautique, qui sera proposée sur le modèle du locatif. Quant aux ressources humaines, si l’Institut marocain de l’aéronautique parvient relativement à satisfaire les besoins de l’industrie, «un déficit de middle-manager risque toutefois d’en ralentir le développement», a confié Mohamed Benbrahim El Andaloussi. Ce profil entre manager et technicien, très recherché dans la filière, fait encore fortement défaut à l’offre marocaine de compétences. La tutelle se prépare d’ailleurs au lancement des écosystèmes industriels du secteur. Annoncées pour le Bourget, on en sait un peu plus sur les premières filières qui seront mises en place, à savoir le câblage/électricité, des nouveaux matériaux composites et la métallurgie.
Safall FALL
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