
La phase d’assainissement du portefeuille a permis aux acteurs du microcrédit de mieux apprécier le risque aujourd’hui. L’amélioration de la sinistralité a favorisé la reprise du marché. L’activité attire actuellement près d’1 million de clients. L’encours des prêts ressort à 6 milliards de DH
La microfinance draine actuellement un encours de 6 milliards de DH. Les 13 associations de microcrédit (AMC), qui opèrent sur le marché, servent aujourd’hui près d’1 million de bénéficiaires. L’activité gagne en maturité sauf que les horizons de croissance se retrouvent réduits par la rigidité de réglementation et la limite de l’offre. Pour l’heure, plusieurs AMC ont tenté de se diversifier dans la micro-assurance, ou encore le transfert d’argent. Pourtant le secteur est favorable au développement de nouveaux marchés. «La micro-épargne reste un des éléments les plus importants à soutenir», défend Safrioui. La collecte de l’épargne est une source de financement inaccessible pour les AMC. Le statut des associations actuel restreint leurs capacités à lever des fonds et à accéder à des sources de financement diversifiées à faible coût.
La collecte des dépôts facilite et rend moins coûteux le refinancement de ces institutions. «D’où la nécessité de l’évolution du cadre juridique qui apporterait une réponse aux objectifs du secteur», remarque Narjiss Safrioui, responsable des affaires générales à Albaraka. Justement, l’opérateur aux 120.000 clients vient d’effectuer un benchmark avec le Cambodge, où la collecte des dépôts est opérationnelle depuis 2007. Un autre relais de croissance, encore peu exploité, est le financement des TPE. L’offre de crédit pour ce type d’entreprises est non servie par le secteur bancaire car ne disposant pas de garanties suffisantes. Une grande partie de la catégorie recalée au guichet bancaire est potentiellement une clientèle pour le secteur. Or, le seul produit disponible est limité aux prêts inférieurs à 50.000 DH et ne répond pas à l’ensemble des besoins en services financiers des micro-entrepreneurs. A ce titre, plusieurs mesures sont en cours d’élaboration pour accroître la capacité de prêt des associations.
Le seuil pourrait être ainsi relevé à 100.000 DH, à condition de profiter du reporting fourni par le crédit bureau. Cette centrale de risque a permis à l’activité d’évoluer avec un portefeuille beaucoup plus sain. Après avoir adopté la politique de décroisement des crédits, les opérateurs sont devenus plus rigoureux. L’accès au crédit bureau leur permet d’avoir plus de visibilité sur les engagements de leur clientèle.
A. Lo.
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