
Source: Ministère de l’Habitat
Au terme du 1er trimestre 2014, le ministère de l’Habitat et de la politique de la ville a signé 736 conventions relatives à plus de 1,2 million de logements, dont 350.745 sont en construction
Après le boom du début des années 2000, le secteur de l’immobilier est en berne depuis quelque temps. Et ce n’est pas Nabil Benabdallah, ministre de l’Habitat et de la politique de la ville, qui dirait le contraire. Invité au Club de L’Economiste de Rabat, il a reconnu «un recul dans la consommation du ciment, qui traduit un tassement dans la production des logements». Pour lui, cela est «la conséquence directe des perturbations économiques et financières que connaît le Maroc». Néanmoins, «cette conjoncture morose» n’est pas générale. «Certaines villes ont réagi mieux que d’autres», a-t-il précisé. Benabdallah a affirmé que pour les projets de logements sociaux, de nouveaux critères de différenciation entrent en jeux. Surtout qu’après la réalisation de plus de 300.000 unités, ce segment est actuellement en quasi-saturation. Donc, les promoteurs «misent plus sur la qualité» pour attirer les acquéreurs. Avant, «lorsque l’offre était énorme, ils se contentaient du strict minimum». Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, avec des projets d’habitat social avec des ascenseurs ou même des piscines, a noté le ministre. Il y a aussi d’autres critères de différenciation, notamment les prix qui peuvent être inférieurs à 250.000 DH, qui reste le plafond légal.
Aujourd’hui, Nabil Benabdallah avance que son département mise sur deux leviers pour rebooster le secteur. Outre les efforts menés pour renforcer l’attractivité du segment locatif, le ministre insiste sur l’importance des projets destinés à la classe moyenne. Ce produit est censé répondre à un besoin de cette catégorie qui ne trouvait pas une offre adaptée. «Les jeunes couples avaient le choix entre les appartements à 250.000 DH ou ceux de plus d’un million de DH», a-t-il noté. Aujourd’hui, l’objectif est de leur permettre d’accéder à un logement à un prix entre 600.000 et 700.000 DH. Néanmoins, ce segment semble avoir du mal à décoller. Des difficultés reconnues par Benabdallah, qui a rappelé que même le programme de l’habitat social a rencontré les mêmes problèmes au moment de son démarrage. Car, «la réussite de ces projets est liée à l’adhésion des promoteurs immobiliers. L’Etat n’est pas en mesure de répondre seul à la demande», a-t-il expliqué. La grande dynamique qu’a connue le secteur de l’habitat social est due notamment aux avantages fiscaux accordés par l’Etat pour favoriser la réalisation de ce programme, a rappelé le ministre. Et c’est ce qui a posé problème au moment de la préparation du programme pour la classe moyenne. En effet, «il y a eu un refus total au sein du gouvernement d’accorder de nouveaux avantages aux promoteurs. Car, il a été considéré qu’ils en ont profité largement», a souligné Benabdallah. C’est pour cela que les incitations ont été destinées aux acquéreurs. Cela concerne les droits d’enregistrement, de timbres et de conservation foncière, soit l’équivalent de 5% du prix d’achat, est-il indiqué. Le prix du m² a été fixé à 6.000 DH. Mais «le marché étant ce qu’il est, les promoteurs n’ont pas adhéré», a affirmé le ministre. Celui-ci a noté qu’un an après, «ce prix a été porté à 7.200 DH, sans aucun avantage fiscal». D’où une plus grande adhésion des promoteurs, a-t-il ajouté. Le ministère de l’Habitat a signé récemment une convention avec la FNPI pour la réalisation de 20.000 logements. Cette convention «a été conditionnée par l’obtention d’avantages en matière de règles d’urbanisme, notamment en termes de verticalité et de densité», a fait savoir le ministre. Des déclarations d’intention ont été signées pour 9.000 unités. Ce qui constitue un bon démarrage, selon le ministre, qui a précisé que les besoins dans ce segment s’élèvent à quelques dizaines de milliers de logements, et non pas des centaines de milliers comme cela a été le cas pour l’habitat social. Les premiers appartements seront livrés au début de l’année prochaine, est-il indiqué.
Tracas administratifs
«LA relance du secteur de l’habitat est lié à l’amélioration du revenu de certaines couches sociales, surtout les plus démunies». C’est ce qu’a affirmé Nabil Benabdallah, qui a mis l’accent sur les problèmes relatifs au remboursement des crédits immobiliers de certaines catégories, surtout celles sans revenu fixe. En effet, «des familles se déclarent en cessation de paiement, soit par réalité économique, soit par mimétisme, soit par instrumentalisation politique», a-t-il noté. Ce qui engendre une série de tracas administratifs pour les banques, qui ont manifesté leur volonté de se désister de la gestion de ce dossier. Cela, en dépit d’un faible taux de sinistralité qui ne dépasse pas 4%. Aujourd’hui, «nous sommes en négociation avec les établissements bancaires, afin que le CIH et la Banque Populaire, deux établissements publics, soient chargés de la gestion de ce dossier en front office. Cela, en contrepartie de la mise en place d’un fonds de soutien, supporté par tout le secteur bancaire».
M. A. M.
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