
Les Occidentaux accusent Moscou d’alimenter les troubles en Ukraine. Entre temps, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, rassure en faisant savoir que les forces russes n’envahiront pas l’Ukraine
LA Russie va répondre à la nouvelle salve de sanctions qui lui ont été infligées la veille à la fois par les Américains et l’UE. Mais elle n’usera pas de moyens militaires. «Les forces russes n’envahiront pas l’Ukraine», a assuré le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, lors d’un entretien avec son homologue américain Chuck Hagel.
Comment la situation va-t-elle se développer? Les jours qui viennent vont changer sûrement les cours des choses. Pour Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, la France et de l’Otan vont contribuer à la sécurité de leurs alliés de l’est de l’Europe. Jusqu’au mardi 29 avril, la situation restait tendue (violences et incidents) dans l’est de l’Ukraine. Le Journal officiel de l’UE a dévoilé la liste des personnes considérées comme une menace pour la stabilité du pays. Les sanctions touchent de hauts responsables russes, mais aussi de gros patrons, jugés proches du président Poutine.
Les «châtiments» seront aussi d’ordre économique. En effet, Washington va revoir les conditions d’autorisation à l’exportation en Russie de certains équipements de haute technologie qui pourraient avoir un usage militaire. Pour sa part, le Canada, concocte des sanctions qui vont viser banques et dirigeants russes. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, hausse le ton en accusant les Etats-Unis de «ressusciter la politique occidentale du Rideau de fer», comme le rapporte l’AFP.
Le dossier du gaz s’invite encore une fois au débat. L’UE, la Russie et l’Ukraine tiendront le 2 mai à Varsovie une réunion qui sera consacrée à la sécurité de l’approvisionnement de l’Ukraine et de l’UE en gaz russe. L’enjeu est de taille. Le réseau de gazoducs ukrainiens assure le transit de 65 des 133 milliards de m3 de gaz achetés par les pays de l’UE, dont les achats à la Russie couvrent 25% des besoins, selon des chiffres de la Commission européenne datés de 2013. La Slovaquie et l’Ukraine ont signé lundi dernier un accord qui permettra à Kiev de recevoir du gaz en provenance de l’Europe occidentale.
En riposte, le géant gazier russe Gazprom a averti la communauté financière des risques qui pèsent sur ses gigantesques profits. De surcroît, les tensions risquent d’affaiblir l’économie russe et affecter la confiance des investisseurs. La réaction des agences de notation ne s’est pas fait attendre. Standard & Poor’s a abaissé la note d’une série d’entreprises publiques russes, dont les géants des hydrocarbures Rosneft et Gazprom. Mais aussi les chemins de fer RZD ou l’opérateur d’oléoducs Transneft. Ces entreprises sont désormais notées BBB- contre BBB auparavant, avec une perspective négative, comme pour la Russie.
F. Z. T.
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