Comme à chaque fête du travail, les syndicats vont se mobiliser pour le traditionnel rassemblement. Mais cette année, la CDT, la FDT et l’UMT présenteront le même discours, révèle Abderrahmane Azouzi, secrétaire général de la FDT. Mais la démonstration de l’union s’arrête là. «Faute de temps, les trois centrales n’ont pas pu s’organiser pour défiler ensemble», justifie Azouzi. Le contenu dépendra certainement des résultats du dialogue social. Les syndicats attendent une revalorisation salariale, en particulier celle du smig. Car, en l’absence d’un mécanisme de révision, le salaire minimum focalise toujours les discussions à la veille de chaque fête du travail. Même Abdeslam Seddiki, ministre de l’Emploi, penche pour la mise en place d’une échelle mobile des salaires. Le ministre rejoint aussi une vieille revendication du patronat, celle de l’instauration d’un smig sectoriel qui tiendrait compte de la réalité de chaque secteur (voir aussi notre édition n°4265 du mardi 29 avril 2014). Un patronat qui n’a cessé de mettre en garde contre les risques pour la compétitivité. La CGEM souhaite d’ailleurs «un sommet social pour définir les contours d’une vraie stratégie». Les problèmes dans le monde du travail ne se résument pas uniquement à une revalorisation du smig. Les syndicats et le patronat ont chacun un ensemble de dossiers sur lesquels ils souhaiteraient avancer.
D’un côté, les syndicats exigent le respect de la liberté syndicale et des droits sociaux. De l’autre côté, le monde des affaires souhaite que la loi sur la grève soit adoptée tout autant que l’amendement de certaines dispositions du code du travail. Sur la grève, un projet de loi est prêt et devrait être soumis à l’appréciation des syndicats et du patronat. Il s’agit d’une énième version jugée cette fois-ci «équilibrée». «La liberté syndicale doit être accompagnée de la liberté d’entreprendre, et par conséquent, la garantie de travailler et la sauvegarde de l’outil de production», souligne la CGEM dans un courrier adressé la semaine dernière au chef du gouvernement.
Par rapport au code du travail, certaines mesures sont jugées inapplicables, voire même dépassées. C’est le cas par exemple du cumul des indemnités de licenciement avec les dommages et intérêts, critiqué depuis la publication du code du travail en 2004. Idem pour les dispositions sur la médecine du travail. Aujourd’hui, l’enjeu pour le gouvernement est de parvenir à instaurer un climat de confiance avec les partenaires sociaux. C’est même la condition qui permettra d’avancer sur des dossiers sensibles comme celui de la retraite. Des hauts fonctionnaires avancent que la réunion de la Commission nationale (l’instance chargée de prendre une décision sur les retraites), présidée par le chef du gouvernement, devrait se tenir durant les prochaines semaines avec comme objectif de trancher sur le dossier avant la fin de l’année.
Que dit la Charte sociale?
Il faut travailler différemment. C’est en substance le message de la Charte sociale publiée par le Conseil économique, social et environnemental en novembre 2011, laquelle insiste sur le renforcement des mécanismes de participation et de bonne gouvernance. Ce référentiel est décliné en six volets dont «la formation et le développement culturel», «le dialogue social et civil» et «la dynamisation des entreprises et de la démocratie sociale». La Charte sociale insiste ainsi sur des contrats pour en concrétiser les objectifs. Ceux-ci doivent être le fruit de la concertation et de la libre négociation. Le tout en tenant compte des droits des catégories vulnérables, l’égalité des genres et la non-discrimination.
K. M.
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