
Les banques se tiennent au minimum imposé par Bank Al-Maghrib, soit 2 réunions par an, alors que les assurances et autres secteurs organisent plus de 3 réunions annuelles
L’audit interne commence à peser dans la gouvernance des entreprises. C’est ce qui ressort du rapport établi conjointement par l’Institut marocain des administrateurs (IMA) et le cabinet de conseil Ernst & Young (EY). Présentée devant un parterre de financiers et de gestionnaires, l’étude qui porte sur «les pratiques du comité d’audit et la fonction audit interne» traduit l’importance du métier dans l’entreprise. L’échantillon a été constitué de 45 sociétés de différents secteurs. Une majorité d’entre elles estiment que la fonction donne plus de confiance aux investisseurs sur le marché. D’ailleurs, 87% des répondants affirment disposer d’un comité d’audit. Le résultat semble étonner puisque seuls les établissements financiers avaient jusque-là l’obligation d’en établir. Une démarche initiée par Bank Al-Maghrib dans le but de se conformer aux normes de Bale II. «Cette politique a permis au Maroc de se distinguer dans la région malgré le jeune âge de la fonction», estime Zouhair Benkirane, associé chez Ernst & Young.
Les entreprises des autres secteurs commencent elles aussi à prendre conscience de l’importance du métier de l’audit. Une fonction qui, comme définie dans l’étude, est en phase de devenir un pilier pour le conseil d’administration et le management pour la mise en place d’une nouvelle stratégie. Les attributions de l’audit interne ne se limitent donc plus au contrôle et vérification des comptes. Le périmètre d’intervention s’est vu étendre à la conformité aux procédures, aux lois et réglementations ainsi qu’aux référentiels de contrôle. Les audits de prévention et d’investigation de la fraude intéressent particulièrement le secteur financier. Les administrateurs encouragent même à plus d’implication dans les opérations stratégiques engagées. Dans ce sens, 62% des entreprises s’attendent à plus d’implication sur des sujets opérationnels, 82% des administrateurs exigent la contribution du comité d’audit à la maîtrise des risques et 77% cherchent davantage de valeur ajoutée dans les recommandations. Sur ce volet, les interrogés déplorent le manque de pertinence des conclusions des comités d’audit.
Les directeurs, détenant souvent plusieurs casquettes, ne disposent pas d’assez de temps pour la préparation des réunions annuelles. Celles-ci diffèrent par secteur d’activité. Alors que les assurances et les autres secteurs tiennent 3 à 4 réunions annuelles, les banques, elles, en organisent 2 par an (le minimum légal). Pour pallier ce problème, la majorité des administrateurs n’hésite pas à faire appel à des experts externes pour soutenir les équipes d’audit propres à la société. C’est ainsi que 77% des entreprises affirment avoir recours au co-sourcing ponctuel pour une expertise spécifique contre 7% qui déclarent en faire usage récurrent en raison du manque de ressources. La plupart des dirigeants ne semblent pas motivés par l’externalisation totale de la fonction. Selon le rapport, ils reprocheraient aux intervenants leur manque d’implication dans la mission.
A. Lo
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