
Le lancement des actions au profit des petits agriculteurs est appuyé par des mesures d’accompagnement comme l’encadrement et le conseil, ainsi que le financement de cette catégorie, dans le cadre de Tamwil El Fellah, un crédit bancaire garanti par l’Etat à hauteur de 60%
C’EST l’une des critiques souvent adressées au ministre de l’Agriculture, notamment lors des séances des questions orales aux deux Chambres du Parlement. Le plan Maroc Vert profiterait, selon certains députés, surtout aux grands exploitants au détriment des petits agriculteurs. Faux, répondent les responsables du département de Aziz Akhannouch. Les petites exploitations occupent une place centrale dans les programmes lancés dans le cadre des deux Piliers du plan Maroc Vert. A commencer par la passation des terrains agricoles au profit de cette catégorie. Surtout depuis l’adoption, en avril 2013, d’une «nouvelle approche de mobilisation des terrains agricoles du domaine privé de l’Etat», est-il indiqué. Cette nouvelle orientation se décline par une série d’actions dont «le lancement d’appels d’offres successifs au fur et à mesure de la disponibilité des terrains», a noté Mohamed El Guerrouj, directeur général de l’Agence de développement agricole (ADA). Parallèlement, les délais entre le lancement et la remise des fermes ont été raccourcis, pour ne pas dépasser 5 mois et demi, a-t-il ajouté. C’est ce qui permet, selon lui, «d’accompagner la dynamique d’investissement, en évitant les problèmes liés au retard du lancement des opérations». Mieux, l’ADA a mis l’accent sur la dimension régionale du déploiement de cette nouvelle approche, notamment en s’appuyant sur des commissions locales de suivi. L’idée est de favoriser la participation des petits agriculteurs dans les opérations de partenariat public privé. Pour cela, l’Agence chargée du suivi de l’exécution du plan Maroc Vert a préparé une offre de projets adaptée à ces petits exploitants. Celle-ci porte sur des projets dont la superficie ne dépasse pas 20 hectares. Cette catégorie a représenté près de 42% de l’ensemble des projets lancés en 2013. Parallèlement, l’ADA n’exige plus la présentation d’une attestation de capacité financière pour cette catégorie, et a réduit le montant de la caution de soumission à 5.000 DH au lieu de 10.000 DH. Les moyens et les grands exploitants, eux, sont tenus de présenter une caution qui s’élève respectivement à 50.000 et 100.000 DH.
Globalement, une grande partie de l’offre destinée aux petits agriculteurs est liée au Pilier II du plan Maroc Vert, portant sur la relance de l’agriculture traditionnelle ou solidaire dans les zones à faible potentiel agronomique. Ainsi, près de 545 projets sont prévus dans ce cadre, à l’horizon 2020. Ce qui nécessitera la mobilisation d’un investissement de 20 milliards de DH, au profit de 855.000 agriculteurs. Concrètement, «cela concerne des projets de reconversion des cultures pratiquées par d’autres répondant à la vocation de ces terres, mais à plus grande valeur ajoutée», a souligné El Guerrouj. A cela s’ajoutent les actions visant l’amélioration de la productivité des cultures déjà existantes, ainsi que la diversification des productions, à travers l’introduction de nouvelles activités dans le système d’exploitation, portant notamment sur les produits du terroir.
Le lancement de ces actions est également «appuyé par des mesures d’accompagnement au profit des petits agriculteurs», a noté le directeur général de l’ADA. En effet, cela concerne «l’encadrement des petit exploitants, surtout en termes de conseil, ainsi que le financement de cette catégorie, dans le cadre de Tamwil El Fellah, un crédit bancaire garanti par l’Etat à hauteur de 60%». A cela s’ajoute la mise en place d’un programme de développement des produits du terroir, qui porte sur les différents segments de la chaîne, de l’identification jusqu’à la commercialisation, en passant par la promotion, notamment au niveau international.
Amélioration des revenus
LE renforcement des capacités des petits agriculteurs passe également par leur intégration dans un système de production à plus forte valeur ajoutée. L’objectif est «l’amélioration de leur revenu, qui reste le principal dénominateur de cette orientation», a affirmé Mohamed El Guerrouj. C’est dans ce sens que s’inscrit «la promotion de l’agrégation, qui permet aux petits agriculteurs de moderniser leurs mécanismes de production, et de percevoir le juste prix pour leurs récoltes»
Mohamed Ali MRABI
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