EN termes d’initiative civile pour aider le continent à transformer enfin l’essai, le dernier espoir en date, c’est évidemment Africa 2.0. Un think tank, en réseau panafricain de 300 leaders représentant la société civile, les secteurs public et privé, le monde des médias, créé en 2010 en Afrique du Sud, qui défie de contribuer à transformer l’espoir placé dans le continent en action. Les observateurs attendent la réunion des chefs d’Etat du continent en janvier 2014 au siège de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, en Ethiopie, dans l’espoir justement que commence enfin l’émergence d’un continent longtemps catalogué au rang des malheurs. A ce rendez-vous crucial, Africa 2.0 est invité, en guest-star, pour exposer sa vision du développement de l’Afrique. Des guerres tribales aux génocides en passant par les pandémies et coups d’Etat militaires jusqu’à plus récemment, l’islamisme… les défis ont rarement étaient aussi énormes.
Mais sans avoir encore rien fait de révolutionnaire en trois ans d’existence, ce réseau est pour ainsi dire déjà canonisé dans certains pays. C’est le cas en Afrique du Sud où «une initiative du réseau a conduit à la création de 800 emplois directs», justifie Younes Maâmar, membre du Board Africa 2.0 Morocco (voir interview en page 21). Les membres de l’antenne marocaine du réseau, présidés par Rita Chami, qui a vu le jour officiellement le 28 novembre dernier à Casablanca, sont déterminés à traduire en actes, sonnants et trébuchants, cette espérance du continent reconnue aujourd’hui. Ce qui, pour Younes Boumehdi, DG de Hit Radio, membre du board passe d’abord par «se parler entre Africains». En clair, explique-t-il, pour que l’Afrique s’extirpe de situation de latence, nous devons cesser d’agir comme 54 pays indépendants les uns des autres mais travailler en réseau comme une seule communauté d’intérêts cohérente et surtout complémentaire. C’est dire que les défis d’Africa 2.0 sont à la hauteur des attentes du continent. Pour cela, «notre réseau offre une alternative en conduisant ou accompagnant des solutions concrètes, pragmatiques et réalistes», glisse Rita Chami.
De toute évidence, l’adulation a ses revers. Africa 2.0 est presque condamné à réussir d’autant plus que l’un des derniers-nés des «Messies» bourrés de bonnes intentions s’est positionné en structure de recours crédible, qui peut encore contribuer à redresser la barre. Africa 2.0 Morocco se positionne d’ores et déjà «force de proposition, de dissémination des expériences internationales et de catalyseur d’échanges intra-africain». Une sorte de plateforme d’incubation de business. L’antenne marocaine entend bien capitaliser sur le réseau pour renforcer et asseoir sa position d’interlocuteur incontournable sur le marché national. Ses partenaires pourront ainsi bénéficier d’un appui dans les phases de structuration, de développement et de suivi de leur projet sur le continent par l’accès des études et analyses politiques, économiques, réglementaires, financières, sectorielles… Tout le monde peut devenir membre de Africa 2.0 Morocco.
Quel crédit à ce réseau?
SES hommes et ses femmes. Africa 2.0 est présidé par Olesegun Obasanjo l’ancien président du Nigeria (170 millions d’habitants en 2012, le pays le plus peuplé d’Afrique et 7e au monde, c’est le 2e PIB du continent derrière l’Afrique du Sud). D’autres grandes figures forment ses membres, Joaquim Chissano, ancien président du Mozambique ou encore l’Américain le Révérend Jesse Jackson Jr. Le seul marocain membre à ce jour du Advisory Board Africa 2.0 global est Younes Maâmar, ancien directeur général de l’ONE, actuel ONEE.
B. T.
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