
Fait insolite. La scène se passe à la Cour d’appel de Casablanca lors du procès de la casse. Un des avocats présente sa requête de liberté provisoire lorsque le président lui fait remarquer que son «client a déjà bénéficié de cette mesure»!
ILS sont 135 accusés qui devraient chacun en ce qui le concerne répondre à plusieurs chefs d’accusation: vols qualifiés, coups et blessures avec armes, état d’ivresse publique, consommation de drogue, pillage, destruction de biens d’intérêt public… L’Office national des chemins de fer et Casa Transport se sont portés partie civile (Cf. L’Economiste du 24 mai 2013). Ce grand procès fait suite aux troubles qu’a vécus Casablanca le 11 avril 2013 à l’occasion du match de football opposant le Raja au FAR. Ce sont un peu plus de 60 accusés qui ont bénéficié de la liberté provisoire. Les bénéficiaires sont scolarisés et sans antécédents judiciaires (Cf. L’Economiste du 5 juin 2013).
Du coup, plusieurs accusés étaient à leur tour absents de l’audience du 11 juin. Mais pas pour les mêmes raisons que les avocats commis d’office. Ces derniers se sont pliés en effet à la décision prise par l’Association des barreaux du Maroc.
Le procès de la casse a été également reporté à cause des examens qui sont en cours. Lorsque le président de l’audience, Aziz Zahran, s’assure de la présence des 135 accusés. Plusieurs d’entre eux manquent à l’appel: Mehdi Omran, Yassir El Habti, Mohamed Cheddad, Youssef Kadiri, Aboubakr Aït Laâroussi, Abdelhalim Lemhanek… Dans d’autres cas, soit l’accusé en détention préventive n’a pas été ramené de la prison de Oukacha, soit il est malade…
La chambre criminelle qui statue en 1re instance dans ce procès s’est retrouvée obligée de le reporter au 26 juin 2013. Les services de sécurité, qui bien avant le début des débats publics ont fait preuve de patience et d’effort pour calmer l’assistance, étaient sur leurs gardes. Car en annonçant le report, les familles et proches des accusés commençaient à rouspéter. C’est la tradition dans ce procès! Le juge Zahran intervient d’une voix ferme: «Est-ce que à chaque décision vous allez faire des commentaires… C’est un report très court par rapport à une affaire criminelle. Si vous persistez à troubler l’audience, nous allons faire évacuer la salle (7)». Très courte pause et grand silence. «Et si les circonstances l’exigent, nous allons carrément tenir une audience à huis clos. La loi nous donne ce droit pour préserver l’ordre et la sécurité au sein de la salle d’audience…», poursuit le président face à une assistance craintive mais vicieusement insolente. L’audience est levée.
Faiçal FAQUIHI
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