
Source: CDG Capital
La reclassification du Maroc au niveau du MSCI Frontier Markets permettra une meilleure représentativité des valeurs boursières dans l’indice. Celle-ci ouvrira ainsi la voie à plusieurs autres sociétés cotées
C’est acté. Le Maroc évoluera désormais dans la division des marchés frontaliers de l’indice Morgan Stanley (MSCI), le promoteur d’indices le plus important sur les marchés émergents (avec 80% de parts de marché). Comme nous l’annoncions dans notre édition du mardi 11 juin, cette dégradation n’est pas une surprise compte tenu du manque de liquidité au niveau de la Bourse de Casablanca. C’est, justement, ce critère qui a conduit MSCI à reclasser la place casablancaise dans le marché frontière et à remonter le Qatar et les Emirats dans celui des pays émergents. «L’indice MSCI Maroc n’a pas réussi à atteindre les critères de liquidité des marchés émergents depuis plusieurs années et cette tendance à la baisse de la liquidité n’a montré aucun signe de retournement», soutient-on au sein du promoteur d’indices. Au-delà de l’impact de la visibilité du Maroc à l’international et de l’effet psychologique sur les investisseurs cette dégradation peut être considérée comme une réelle opportunité pour la Bourse de Casablanca. «Bien que prestigieuse, cette présence au sein de l’indice MSCI Emerging Markets ne représentait pas un véritable bénéfice opérationnel pour la Bourse en termes de flux de capitaux et de mouvements car celle-ci demeurait non significative au regard des autres marchés composant l’indice», commente Karim Hajji, DG de la Bourse.
Aujourd’hui rétrogradé au statut de marché frontière, la place aura un poids non négligeable de 6,7% dans l’indice et y sera classée parmi les 5 premiers. «Le nombre d’entreprises représentant la Bourse sera supérieure et les besoins de liquidités seront plus faibles. Le Frontier Markets devrait être plus représentatif de l’indice marocain», indique-t-on auprès de MSCI. La Bourse de Casablanca pourra ainsi compter au moins 10 entreprises dans cet indice. «Le Maroc sera au Frontier Markets ce que le Brésil est aux Emerging Markets», note Hajji. Selon lui, il sera concrètement difficile pour les fonds qui sont «benchmarkés» sur cet indice de faire l’impasse sur le Maroc. Ils seront, en quelque sorte, obligés de l’intégrer étant donné qu’il fait partie du benchmark. Le marché action pourra ainsi directement bénéficier, dès l’entrée en application de cette reclassification en novembre 2013, de 6,7% des flux qui transitent dans le Frontier Markets. En effet, les actifs des fonds adossés à cet indice sont estimés à près de 3 milliards de dollars. «Le poids du Maroc génèrerait un placement immédiat d’environ 200 millions de dollars. En rythme de croisière, cela induira des volumes supplémentaires de transactions», se réjouit-on au niveau de la Bourse. Ceci étant, «nous ne devons pas nous endormir sur nos lauriers», prévient un analyste. La réforme du marché de capitaux est, désormais, plus que prioritaire (cf. L’Economiste du 21 juin 2012). Il faut en accélérer le rythme d’adoption et d’application. L’introduction de grosses capitalisations du type OCP, Marsa Maroc, Imperial Tobacco… est également nécessaire pour pouvoir retrouver l’élite (Emerging Markets), un jour et dans de meilleures conditions cette fois-ci.
Moulay Ahmed BELGHITI
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