Le courroux du ministre de l’Education nationale, Mohamed Louafa, était assez perceptible, lors d’un point de presse sur la fuite des sujets du baccalauréat 2013, hier à Rabat. Selon le ministre, les élèves ne sont pas à l’origine de cette fuite. «Il s’agit d’une bande organisée, active partout au Maroc, qui est derrière ce trouble. Et nous en avons les preuves», a-t-il affirmé. Le ministre a expliqué que, contrairement à ce que certains sites d’information ont publié, les sujets n’ont été diffusés sur Facebook «tasribat » que quelques heures après le lancement des épreuves. Pour lui, l’objectif de cette bande est de «porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de l’Etat via le système d’éducation qui a un fort impact sur la société». C’est pourquoi Louafa a saisi l’occasion pour lancer un appel aux élèves. « Je prie nos élèves de ne pas tomber dans le piège de cette bande», a-t-il dit. Pour l’heure, cette bande n’a pas été identifiée. Mais le ministre a fait savoir que «les services de l’Etat se sont mobilisés pour lever le voile sur cette bande qui sera déférée devant la justice». Par ailleurs, Louafa a mis en garde contre l’évolution des moyens technologiques utilisés dans la triche. C’est ce qui explique d’ailleurs le recours aux moyens de sécurité pour garantir le bon déroulement des examens. «On m’a reproché d’y recourir mais il était nécessaire de le faire pour que les épreuves se passent dans les meilleures conditions possibles », a-t-il dit. En fait, pour garantir la sécurité des élèves et des surveillants, le ministère a mobilisé des agents de police.
D’ailleurs, en dépit de cette fuite et des arrestations d’un bon nombre de tricheurs, le ministre s’est dit satisfait du déroulement des épreuves. «Notre ministère a une longue expérience dans l’organisation d’examens. Mais cette bande cherche à nous parasiter», a-t-il martelé. D’autant plus que les enveloppes contenant les sujets ont été ouvertes par les élèves et non pas par les professeurs comme c’était le cas auparavant. «Et pour plus d’efficacité, nous avons limité le nombre de candidats à 20 par salle», a-t-il rappelé. En tout cas, «cette fuite n’aura aucun impact sur les examens», rassure Louafa.
Mais une chose est sûre, les fauteurs de troubles, y compris les élèves qui ont triché avec des moyens technologiques comme le téléphone portable, seront jugés conformément aux lois en vigueur. Et ce, en attendant le projet de loi sur la fraude aux examens qui vient d’être adopté par le dernier Conseil de gouvernement.
Un texte qui, d’ailleurs, fait l’objet d’un amendement qui porte sur le volet relatif aux sanctions. Ainsi, «la peine d’emprisonnement prévue auparavant contre tous les candidats tricheurs ne s’appliquera désormais qu’à ceux ayant triché via des moyens technologiques et ceux ayant violenté un surveillant», a souligné le ministre.
Un projet de loi
sur la fraude aux
examens adopté
par le dernier Conseil de
gouvernement
Hajar BENEZHA
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