
Ryanair a souvent fait l’objet de plaintes, l’accusant de faire du «dumping social», de ne pas respecter les législations nationales et d’octroyer illégalement des aides publiques
Coût de l’uniforme déduit du salaire à raison de 30 euros par mois pendant un an, manque de compensation lors d’une mutation, interdiction de vivre à plus d’une heure de trajet de l’aéroport… Des conditions de travail chez Ryanair qui ne sont pas du goût de tout le monde. En effet, la compagnie aérienne low-cost d’origine irlandaise vient d’être traduite en justice par un syndicat belge pour ces raisons et bien d’autres. L’association dénonce les conditions de travail, qualifiées de déplorables, imposées aux hôtesses de l’air et aux stewards de la filiale de la compagnie aérienne, basée à l’aéroport de Charleroi, à 50 kms de Bruxelles. Ajouté à cela des préavis de licenciements très courts et la facturation de frais administratifs en cas de démission…On est effectivement loin des normes en vigueur dans les entreprises européennes. Le syndicat va donc engager des poursuites afin de faire respecter le droit belge relatif au personnel des compagnies aériennes. Malgré un succès retentissant depuis des années, Ryanair a souvent fait l’objet de plaintes, l’accusant de faire du « dumping social», de ne pas respecter les législations nationales et d’octroyer illégalement des aides publiques.
Cependant, il y a un vide juridique sur la question. Les compagnies aériennes choisissent le droit de leur pays d’accueil ou, à l’inverse, de leur pays d’origine, en fonction des intérêts administratifs qui leur conviennent. Ryanair a ainsi affirmé qu’elle n’avait pas à appliquer le droit belge, ses avions étant enregistrés en Irlande et donc considérés légalement comme faisant partie du territoire irlandais. De plus, la compagnie souligne que les contrats de travail mis en cause ne sont pas les siens mais ceux de Crewlink, une société de droit irlandais qui met le personnel de cabine à la disposition des compagnies. Ryanair n’en est donc pas à son premier essai. Elle avait tenu les mêmes arguments, en janvier 2011 lors de sa mise en examen pour travail dissimulé et emploi illicite de personnels navigants à l’aéroport de Marseille en France. Elle employait alors 120 personnes sous statut irlandais, et allait à l’encontre d’un décret français de 2006 stipulant que le personnel navigant établi en France devait payer des charges sociales en France. Ryanair avait ensuite fermé sa base marseillaise le même mois, avant de rouvrir la plupart de ses lignes moins d’un mois après.
Amine EL HASSOUNI
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