
Moustapha Abdeljalil, le président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne, a suspendu le bureau exécutif de son gouvernement
LA situation ne s’arrange pas. L’Union européenne vient d’adopter de nouvelles sanctions contre le régime Kadhafi. Ces sanctions visent de nouvelles entités économiques liées au régime de Tripoli. Elles viennent renforcer le dispositif de sanctions internationales. Dans le même temps, le régime libyen a accusé l’OTAN, qui mène une opération militaire de grande ampleur dans le pays, d’avoir tué 85 civils près de Zliten dans l’ouest.
Sur un autre registre, Moustapha Abdeljalil, le président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne, a limogé son gouvernement. Le président du CNT a suspendu le bureau exécutif. Il a demandé à Mahmoud Jibril (qui dirige actuellement cet exécutif) de restructurer son équipe. En jouant les fonctions de premier ministre et numéro deux de la rébellion, Jibril va former un nouvel exécutif. Il est composé d’une quinzaine de membres, en charge de la gestion des territoires sous contrôle rebelle dans l’Est. Ce bureau est sous l’autorité du CNT et de son président. Le CNT avait lui-même été mis en place début mars à Benghazi, après la révolte mi-février contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi dans cette ville de l’est libyen. Cette décision intervient une semaine après l’assassinat dans des circonstances mystérieuses du chef d’état-major de la rébellion, le général Abdel Fatah Younès. Rallié à la rébellion après avoir été un pilier du régime de Mouammar Kadhafi, le général Younès avait été tué après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire à Benghazi. L’assassinat a suscité d’intenses spéculations sur l’identité des meurtriers, les divisions au sein de la rébellion, ou l’existence d’une possible cinquième colonne derrière les lignes rebelles. Ce décès a également provoqué une vague de critiques contre le CNT, dont plusieurs responsables avaient signé l’ordre de le rappeler du front. La coalition du 17 février, qui regroupe associations et organisations impliquées dans le soulèvement populaire contre le régime à Benghazi, puis dans la mise en place des institutions rebelles, a ainsi réclamé le limogeage de trois ministres. Les proches du général Younès, ainsi que les membres de sa tribu d’origine, les Al-Obeïdi, ont également exigé que toute la lumière soit faite.
Le CNT compte officiellement 31 membres, désignés en théorie sur la base de l’expérience et de la répartition géographique. Seuls les noms de treize de ses membres - essentiellement des juristes, avocats, et professeurs d’université - ont été rendus publics à ce jour, et ce pour des raisons de sécurité.
F.Z.T.
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