
Elle a révolutionné la mode avec son tailleur et symbolise l’élégance à la française. Le 10 janvier 1971, Gabrielle Chanel fait un malaise dans sa suite de l’Hôtel Ritz, à Paris. La «Grande Mademoiselle» tire sa révérence, elle a 87 ans. Celle que tout le monde appelle Coco Chanel s’éteint à 21H00.
Celle que Jean Cocteau appelait «le petit cygne noir», l’orpheline aux origines modestes, a été l’une des premières femmes à couper court ses cheveux - «parce qu’ils m’embêtent» - en un temps où c’est si inconvenant, la créatrice du N°5, parfum du siècle...
«Un monde finissait, un autre allait naître (...) Il fallait de la simplicité, du confort, de la netteté. Je lui offrais tout cela», résumait la couturière qui a révolutionné la mode féminine du 20e siècle.
La petite robe noire et la bouche rouge symbolisent le chic intemporel et le N°5 reste le parfum des parfums, indétrônables 50 ans après la mort de Gabrielle Chanel. Dès ses débuts dans les années 1900, Gabrielle - dite «Coco» - Chanel est en totale opposition avec la mode de son époque. Elle détourne les matériaux populaires et fabrique avec de la maille, du jersey et du tweed des tenues raffinées à l’allure désinvolte.
Ce n’est pas Chanel qui a inventé la robe noire, mais elle est la quintessence de son style. De retour dans la profession en 1954 (après un épisode de collaboration pendant la guerre suivi d’un exil en Suisse) dans le contexte marqué par le New Look de Christian Dior avec une silhouette exaltant les anciens canons de la féminité, Gabrielle Chanel a 71 ans et se positionne de nouveau à contre-courant.

Son tailleur dépouillé est d’abord critiqué pour son manque de nouveauté avant de devenir une pièce iconique, uniforme des femmes actives pendant des décennies.
Les accessoires comme les souliers bicolores - allongeant la jambe grâce au beige, masquant les taches avec leur bout noir -, ou le sac matelassé porté en bandoulière, traduisent également la recherche de la fonctionnalité.
Et c’est dans la profusion des bijoux, du style byzantin au baroque en passant par l’Égypte, alliant le vrai et le faux pour remettre en question les codes et les marqueurs sociaux, que Gabrielle Chanel laisse éclater sa fantaisie.
Le parfum des parfums, glamour et mythique

Que portez-vous au lit? «Seulement Chanel N°5», confiait Marilyn Monroe. Immortalisé au cinéma et incarné par des stars comme Catherine Deneuve ou Nicole Kidman, le parfum créé il y a 100 ans est le plus connu et l’un des plus vendus au monde. En 1921, Gabrielle Chanel, qui casse les codes du vestiaire féminin, arrive avec un parfum tout aussi révolutionnaire.
La couturière souhaite se distinguer de la tradition naturaliste et florale du 19e siècle et concevoir cette fragrance «à odeur de femme» comme une robe haute couture. La simplicité du flacon graphique, noir et ivoire, légèrement modifié au fil des ans, mais gardant sa simplicité intemporelle, tranche avec les présentations opulentes de l’époque.
Dans une publicité apparue au New York Times en 1928, le parfum de Chanel était comparé à ses tenues «jeunes et modernes». Une photo de Marilyn Monroe se parfumant le décolleté au N°5 est utilisée en 2013 pour la publicité du parfum qu’ont également incarné Suzy Parker, Catherine Deneuve, Carole Bouquet, Nicole Kidman et dans la toute dernière campagne publicitaire, Marion Cotillard, dansant sur la Lune.
Synthèse avec AFP
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