
Les ondes marocaines accueillent favorablement 2021. Le fonds de développement audiovisuel revêt désormais un caractère plus global, national et qui inclut les radios privées. Cette décision vient d’être actée suite à un amendement introduit dans le projet de loi de finances 2021.
Derrière ces acquis, une forte mobilisation menée depuis plusieurs années, auprès des pouvoirs publics, par l’Association des radios et télévisions indépendantes (ARTI) ainsi que la Fédération marocaine des médias (FMM).
«C’est une injustice qui a finalement été réparée. Je rappelle qu’en prévision de la libéralisation des ondes, le législateur avait prévu en 1997, dans l’article 26 de la loi de finances, un amendement en faveur uniquement des radios publiques. Or, les radios privées opèrent en complémentarité avec les médias publics.
Plus encore, les cahiers des charges des radios privées font que nous assurons tous des missions d’intérêt national et de service public», tient à préciser Kamal Lahlou, président de l’Association des radios et télévisions indépendantes.
Autre grand acquis des stations de radios privées, la baisse de 70% des redevances sur les fréquences. «Nous nous sommes battus pendant 3 ans pour arracher cette importante baisse», confie Kamal Lahlou à L’Economiste.
Pour le président des radios indépendantes, les enjeux de ces décisions sont considérables: «Cela va soulager la trésorerie des entreprises, baisser l’allocation des fréquences ainsi que les redevances sur les émetteurs...», fait valoir Kamal Lahlou. Aujourd’hui, poursuit-il, c’est la publicité qui fait vivre les médias. Or, dans le contexte actuel, l’on assiste à l’effondrement des recettes dans un marché où les annonceurs sont devenus hypothétiques.
En même temps, le président de l’ARTI exhorte les éditeurs et dirigeants de radios à déployer encore plus d’efforts avec le développement d’un contenu riche qui s’inscrit dans le pluralisme social, culturel, politique et économique. Et surtout, assurer «les différentes missions, en particulier la défense du projet national», insiste Kamal Lahlou. Selon lui, la crise Covid et la question de l’intégrité territoriale ont démontré la forte mobilisation de l’ensemble des médias, publics et privés, qui doivent s’inscrire en complémentarité.
Il va sans dire, le contexte actuel est assez contraignant pour les éditeurs, les radios indépendantes et les entreprises de presse en général. La crise sanitaire a exacerbé les vulnérabilités. S’y ajoutent la chute drastique, depuis quelques années, des recettes publicitaires, la baisse des ventes de journaux, les charges d’impression et de distribution ou encore le coût du papier, la masse salariale... Face à cette situation, la majorité des entreprises de presse sont en train d’agoniser. Mais tous les espoirs restent permis en 2021!
14 ans de libéralisation
Il y a 14 ans, l’écosystème des radios indépendantes n’existait pas au Maroc. Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non «ce média est et il restera le numéro 1 au monde! La radio rentre dans tous les foyers, y compris dans les coins les plus reculés et enclavés», soutient mordicus Kamal Lahlou.
En termes de bilan, le président de l’ARTI rappelle que les radios privées ont permis de «libérer la parole avec un fort ancrage dans l’imaginaire de l’opinion publique, elles ont renforcé l’écoute de la société et encouragé la liberté d’expression. Forte de son interactivité, la radio est même devenue l’incarnation du pluralisme et de la diversité sociale, culturelle, économique... Mieux, elle donne du sens aux mutations sociales, décrypte le lien social au quotidien...».
Amin RBOUB
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.