Avec la révolution digitale, l’éloignement n’est plus un obstacle pour les compétences marocaines du monde qui veulent participer au développement de leur pays natal. D’ailleurs, 89% des jeunes MRE ont même exprimé le souhait d’y investir et d’y participer (sondage réalisé par le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger en partenariat avec l’OCDE). Et ils sont légion: Plus de 500.000 Marocains résidant à l’étranger (17% des MRE) ont un niveau d’études supérieures (bac+5), avec une forte présence dans différents domaines, un véritable gisement de compétences à exploiter.
Pour concrétiser ce transfert de savoir-faire et faciliter ces investissements, le département de tutelle a commencé par réunir, les 25 et 26 novembre derniers, les compétences marocaines résidant en Asie autour d’un forum abordant cette thématique.
L’objectif étant de leur offrir le moyen de contribuer efficacement aux projets d’investissement et à la promotion de l’innovation et de l’intelligence artificielle au Maroc. Mécanismes et systèmes d’encouragement et de soutien aux investisseurs marocains résidant à l’étranger, partenariats public-privé, universités, centre de recherches… tous les avantages ont été détaillés par Nezha El Ouafi, ministre déléguée chargée des MRE.
A travers cette opération séduction, son département cherche à affermir le programme de création des réseaux de compétences, valoriser leur savoir-faire et le transfert d’expertise. Aussi, ce premier forum a-t-il attiré de nombreuses compétences marocaines (résidant au Japon, Chine, Singapour, Corée du Sud, Arabie saoudite et Koweït), et dont l’expertise permettra de répondre aux besoins du Maroc, notamment dans les différents chantiers de développement.
Un évènement qui conforte Saida Chakri, spécialiste en conformité et gouvernance des banques commerciales et présidente fondatrice de la Chambre du commerce marocaine à Singapour. Ce type de rencontre, est, selon elle, important au regard de ses multiples impacts en matière d’échanges et consolidations des rapports avec la mère patrie.
«Toutefois, confie-t-elle à L’Economiste, nous avons besoin d’une feuille de route claire, d’une vision précise et d’un accompagnement ciblé pour qu’on puisse partager notre savoir-faire et consolider le transfert technologique en matière du digital-innovation, finances, logistique et santé», pour initier des partenariats win-win avec Singapour. Les deux pays, étant des portes stratégiques sur l’Afrique et l’Asie du Sud-Est, ils peuvent jouer un rôle important dans le renforcement des échanges internationaux avec ouverture sur de nouveaux marchés.
Un afflux qui réconforte, mais qui inquiète en même temps. «La communauté marocaine en Asie confirme, certes, les mutations fondamentales engendrées par la mondialisation, mais en matière de fuite des cerveaux, nous devons revoir notre copie», conclut Idriss El Yazami, président du CCME, également présent à cette rencontre.
Outils mis à disposition
Pour intéresser plus de 500.000 compétences marocaines à l’étranger (bac+5), de nouveaux dispositifs ont été mis en place afin de les accompagner dans leurs démarches d’investissement. «MRE Académy», «Fincome» nouvelle version Green MRE Academy, décrets, accès au fonds MDM Invest,… un arsenal de procédures et d’encouragements pour faire participer les Marocains du monde à l’effort national et aux grands chantiers et défis du Maroc.
Ali KHARROUBI
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