Depuis le 9 novembre et l’annonce de Pfizer et BioNTech sur leur vaccin contre la covid-19, le Masi s’est apprécié de 6% grâce aux secteurs Banques (+8%), Bâtiment et matériaux de construction (+8,3%) et Immobilier (+12,9%). Ces derniers étaient parmi les plus attaqués au cœur de la crise sanitaire.

Si l’arrivée des vaccins est porteuse de bonnes nouvelles, il faudra tout de même du temps pour effacer les séquelles de la crise dans certains secteurs. C’est le cas notamment de l’immobilier où l’activité s’est quasiment effondrée au deuxième trimestre. Il y a du mieux depuis l’été mais, le marché n’a pas encore retrouvé son rythme d’avant crise.
Au troisième trimestre, les préventes sont 15% en dessous de leur niveau de 2019 pour Addoha et Alliances et de 3% pour Résidences Dar Saada. Sur neuf mois, le nombre de biens pré-commercialisés a décroché de 45% chez Résidences Dar Saada et 31% pour Alliances. Addoha affiche une baisse de 16% des préventes en raison d’une meilleure dynamique de ses opérations en Afrique subsaharienne (+41%).
Au Maroc, les chiffres sont en recul de 27%. Ensemble, les trois groupes immobiliers ont vu leur chiffre d’affaires chuter de 50% à 2,3 milliards de DH à fin septembre. Ce plongeon a été fortement alimenté par Addoha (-70%). Alliances et Résidences Dar Saada ont enregistré des baisses respectives de 30% et de 19%. Dans l’écosystème de l’immobilier, les cimentiers ont vu leurs revenus baisser de 12,5% à 7,4 milliards de DH suite à la baisse de 13% des ventes depuis le début de l’année.
La reprise dans ces branches d’activité est tributaire de l’amélioration de la conjoncture dans d’autres secteurs et surtout du regain de confiance des ménages. Leur consommation se redresse avec des disparités selon les catégories. Le rebond ne sera pas homogène et les projets nécessitant du financement pourraient faire les frais des arbitrages des foyers marocains.

En dehors des ristournes sur les prix des biens, les opérateurs immobiliers comptent sur la poursuite d’une politique monétaire accommodante et l’appui des banques pour stimuler les achats. Bank Al-Maghrib a déployé une batterie de mesures de soutien à l’économie dont la baisse du taux directeur à 1,5%.
De l’avis de certains professionnels, la banque centrale pourrait concéder une nouvelle baisse du taux directeur en décembre. La double réduction de mars et juin a favorisé une baisse des taux immobiliers à 4,32% au troisième trimestre. Le plancher reste à 4,18% et il a été enregistré au deuxième trimestre 2019.
Reste à savoir si les banques sont prêtes à l’enfoncer puisqu’en face, la qualité des portefeuilles s’est nettement dégradée. Le coût du risque des banques cotées (hors BMCI) a atteint 12,6 milliards de DH en hausse de 125% à fin septembre. En tenant compte des dons au fonds de gestion de la pandémie, les bénéfices du secteur ont plongé de 53% à 4,1 milliards de DH.
F.Fa
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