
Au Maroc, les chercheurs sont souvent seuls quand il s’agit de la valorisation des résultats de leurs recherches. Ils ont du mal à se connecter au monde industriel et à commercialiser leurs trouvailles. De leur côté, les entreprises gardent leurs distances par rapport aux milieux académiques. Pour remédier à cette situation, le CNRST défend aujourd’hui l’idée de la création d’un Bureau national de transfert de technologies, permettant de sortir les résultats de la recherche des laboratoires vers l’industrie.
Le département de l’Enseignement supérieur, qui fixe les orientations stratégiques, ne s’est pas encore prononcé sur le projet, revendiqué par de nombreux chercheurs. Certains prônent même l’installation de Technology transfer offices (TTO) au sein des universités.
«Nous souhaitons un bureau national qui permettrait de coordonner toutes les actions des universités et centres de recherche. Il pourrait fédérer les moyens et les compétences, et assurer ce rapprochement entre les milieux académique et industriel, afin de créer de la richesse à partir de la production scientifique», confie Jamila El Alami, directrice du CNRST.
«Pour le moment, la recherche aboutit à des publications, des thèses et brevets d’invention. Or, seulement 1% des brevets au niveau national sont valorisés. L’Inde, par exemple, dispose d’un organisme dédié, public mais à gestion privée, depuis les années 50», poursuit-elle. Le bureau pourrait inclure des partenaires, comme l’OMPIC, les fonds de capital risque, fondations privées…
En attendant, le CNRST tente d’avancer sur ce chantier, notamment à travers la formation «d’experts valorisateurs» des résultats de la recherche. Le projet rentre dans le cadre de l’initiative Teck-Tamkeen, lancée en 2018 en partenariat avec l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF).
L’idée est de constituer un réseau marocain pour l’innovation et le transfert de technologies. Les formations ont démarré en 2019-2020. Universités, centres de recherche, clusters…, ont été invités à y inscrire leurs collaborateurs. Une nouvelle session a démarré ce début novembre avec une centaine de participants.
En parallèle, une étude sur l’appréciation du potentiel économique des brevets déposés par les chercheurs a été initiée.
Ahlam NAZIH
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