«Pour mieux anticiper et répondre aux crises, il est nécessaire de moderniser la statistique nationale en misant notamment sur la digitalisation et la recherche de sources alternatives de données». Le propos est de Ayache Khellaf, secrétaire général du Haut-commissariat au plan à l’occasion de la tenue de la troisième journée mondiale de la statistique sous le thème «connecter le monde avec des données dans lesquelles nous pouvons avoir confiance». Un événement qui s’est tenu dans un contexte marqué par la crise sanitaire et ses répercussions économiques.

Depuis le début de la crise Covid-19, le HCP a publié un ensemble d’enquêtes qui ont eu le mérite d’informer le public et les décideurs politiques sur cette situation inédite. Le statisticien national a dû relever plusieurs défis pour mettre à disposition des données et de l’information statistique pertinente. «Nous avons adapté le dispositif d’enquête en vue d’assurer nos activités selon les normes internationales. Le HCP a notamment procédé à la collecte des données en recourant au mode distanciel au lieu de l’interview face à face», indique Oussama Marseli, directeur des statistiques au HCP.
De nombreux pays et organisations internationales ont également dû faire face aux défis posés par la collecte des données durant cette période de crise. A titre d’exemple, l’Unicef s’est rapidement adapté en exploitant des innovations méthodologiques. L’institution a, ainsi, eu recours au contact téléphonique mensuel ou bimensuel d’un sous-échantillon de participants aux enquêtes pour obtenir des résultats longitudinaux représentatifs et rapides.
Le HCP a entamé depuis plusieurs années le chantier de modernisation pour améliorer la fiabilité des données statistiques. C’est le cas notamment de la généralisation progressive de l’utilisation des nouvelles technologies. En 2004, le Maroc a été l’un des premiers pays de la région à utiliser la technique de lecture automatique des documents pour l’exploitation des données du recensement général de la population et de l’habitat.
«Cela a permis d’exploiter pour la première fois la totalité des questionnaires du recensement et de réduire les délais de publication des résultats. Le Maroc est devenu aujourd’hui une référence en la matière et est sollicité par plusieurs pays en voie de développement», explique le secrétaire général du HCP.
Le Haut-commissariat au plan a également introduit la technique de collecte des données assistée par ordinateur dans ses opérations statistiques et amélioré son système d’information géographique.
Quid du Conseil national de la statistique?
Si l’idée d’un Conseil national de la statistique est bien accueillie, il n’en reste pas moins que le nouveau cadre législatif et organisationnel qui donnerait naissance à un véritable système national de l’information statistique tarde à se mettre en place. Ce conseil devrait définir les orientations générales du régime statistique et les mesures de son développement. Il devrait aussi garantir le respect des principes de base régissant la recherche statistique. Son rôle est de veiller à ce que les publications statistiques obéissent aux normes internationales. Parmi ses prérogatives figurent aussi la facilitation et la coordination des échanges des données entre les différents intervenants dans le régime statistique national.
K. M.
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