Ce n’était qu’une question de jours, voire d’heures… le ministère des Finances vient de procéder à une émission d’obligations souveraines à l’international. Comme nous l’annoncions dans notre édition du 22 septembre 2020, le département ministériel qui détient les comptes du pays a prévu une levée sur les marchés financiers internationaux à la rentrée.
Chose promise, chose due, le ministère de tutelle est donc passé, hier mercredi 23 septembre, à l’acte en mandatant les banques conseil pour l’opération. Il s’agit, selon nos informations, de Barclays, BNP Paribas, JP Morgan et Natixis. Le Maroc reconduit le groupement des banques d’affaires qui l’avait accompagné pour la précédente sortie en novembre 2019 où il avait réussi à lever 1 milliard d’euros à des conditions très avantageuses avec un taux d’intérêt de 1,5%, un niveau jamais obtenu par le Royaume auparavant.

«En reconduisant le même consortium et choisissant ce timing pour sortir, le Maroc se donne toutes les chances pour réussir cette levée et décrocher les meilleures conditions de financement», souligne une source de marché. Pour atteindre cet objectif, les banques conseil ont, selon nos sources, déjà lancé l’appel à souscriptions auprès des investisseurs étrangers.
Contrairement à ce qui a pu être avancé par-ci et par-là, nos sources assurent que l’opération se fera exclusivement en euros sur deux maturités longues de 5 ans et 10 ans. A l’heure où nous mettons sous presse, le montant de la levée n’était toujours pas connu. A l’évidence, l’émission dépasserait les 2 milliards d’euros compte tenu des importants besoins de financement du Trésor.
La loi de finances rectificative prévoit une aggravation du déficit budgétaire à 7,6% du PIB (équivalent à 82,8 milliards de DH) contre les 3,7% du PIB (45,3 milliards de DH) initialement prévus dans la loi de finances du début d’année. Si une partie de ce besoin devait être financée par des ressources intérieures à hauteur de 39,2 milliards de DH, l’autre partie sera mobilisée via les financements extérieurs pour près de 44 milliards de DH correspondant à des tirages bruts de 60 milliards et des remboursements de 16,4 milliards de DH. D’où l’appel des professionnels du marché d’augmenter le montant de l’actuelle émission.
Certains préconisent, comme précédemment annoncé, de solliciter les investisseurs internationaux pour pas moins de 5 milliards d’euros en prenant exemple de l’Egypte qui a sollicité les marchés financiers pour le même montant en mai dernier. Une levée, d’une telle ampleur, serait tout à fait à la portée du Maroc qui jouit, semble-t-il, d’une bonne réputation auprès des principales institutions financières internationales.
Moulay Ahmed BELGHITI
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