Après six mois de crise, les signes ne rassurent toujours pas et les salariés du secteur du tourisme à Marrakech commencent à s’inquiéter en multipliant les sit-in. Les patrons des entreprises (voyagistes, hôteliers, propriétaires de maisons d’hôtes et restaurateurs) sont tout aussi excédés par certaines décisions indues à cette crise qui affectent directement leur secteur.

Certains d'entre eux craignent la banqueroute «si rien n’est fait». C'est dans cette ambiance tendue que s’est tenue une réunion entre les professionnels marrakchis, la tutelle, Nadia Fettah Alaoui et le wali de Marrakech/Safi dans la ville ocre, le 11 septembre dernier. Une réunion durant laquelle ont été énumérés les besoins et les conditions pour une reprise de l’activité internationale pour la saison d’hiver (à partir du 1er novembre).
A noter que cette reprise reste liée à l’évolution de la pandémie et même si les restrictions de déplacement sont levées, elles peuvent être rétablies en cas de nouvelles vagues d’infection. Sans remettre en cause la nécessité de prioriser la santé des citoyens face à la lutte contre le coronavirus, les professionnels du tourisme sont restés sur leur faim. Ils attendaient plutôt des annonces concernant l’aérien ou encore le plan de communication. La filière des restaurateurs touristiques, de son côté estime avoir été «injustement écartée» du programme de soutien alors qu’elle représente un pilier indispensable du secteur, rappelle Brahim Rmili, président de l’association des restaurateurs.
Pour sa part, la ministre du tourisme a indiqué que le dossier est en cours pour étudier au cas par cas les situations des restaurateurs touristiques. Il faut dire que dans des villes comme Marrakech ou Essaouira, le cœur de la clientèle des restaurants touristiques est international. Et tant que les frontières restent fermées, ces entreprises qui emploient plusieurs centaines de personnes à Marrakech sont à l’arrêt et survivent grâce à la solidarité familiale.
Les guides de leur côté sont en train de vivre une véritable tragédie. Pour ce professionnel de la ville, Marrakech a besoin de concret qui va au-delà du soutien aux salaires. «Il est urgent de présenter un plan de relance clair pour remettre le Maroc dans les radars, sachant que chaque mois de fermeture retarde davantage le retour des touristes», insiste un opérateur de la cité ocre.
Au niveau local, les professionnels demandent de renforcer les mesures sanitaires pour lutter contre la pandémie et de regagner la confiance des visiteurs de Marrakech. Depuis le début de la pandémie, le secteur de l’industrie touristique traverse une des plus graves crises de son histoire.
Les TO français s’impatientent

De nouveau, les clients et les TO manifestent leur impatience pour une reprise de l’activité touristique à l’international. Le syndicat des entrepreneurs du tour operating (Seto) et Les Entreprises du Voyage ont adressé un courrier à la ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui, se réjouissant des nouvelles mesures pour faciliter l’accès du territoire marocain aux visiteurs étrangers. Une sorte de déclaration d’intention de la part des TO français pour reprendre la vente du Maroc. Les voyagistes français demandent un allégement du dispositif sanitaire. Ce dernier stipule que toutes les personnes voyageant vers le Maroc doivent présenter à l’embarquement un test PCR négatif de moins de 48 heures ainsi qu’un test sérologique. «En France, mais également dans d’autres marchés européens, les destinations qui demandent ce délai, optent en règle générale pour des tests PCR négatifs de moins de 72 heures avant le départ, sans obligation d’un test sérologique», indiquent les voyagistes français qui souhaitent que le Maroc adapte son protocole sanitaire aux mêmes conditions.
Badra BERRISSOULE
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