Les banques n’ont pas vocation à devenir des agences immobilières, a martelé la banque centrale ces dernières années face à l’augmentation des dations en paiement. La conjoncture dans le secteur immobilier et les plans de restructuration de certains grands opérateurs les ont amenées a accepter des biens immobiliers en remboursement des crédits.

Avant cet épisode, la profession avait déjà entamé une réduction de son exposition à la promotion immobilière. Entre 2014 et 2019, l’encours des crédits est passé de 65 milliards de DH à 60 milliards de DH dont une baisse de 20 à 6 milliards de DH de l’exposition sur les entrepreneurs individuels.
Après plusieurs années de discussions avec les banques, Bank Al-Maghrib a finalisé les règles devant régir les actifs acquis par voie de dation en paiement et ventes à réméré. Celles-ci devraient entrer en vigueur dans les prochains mois, selon le nouveau calendrier indiqué par la Banque centrale.
Le dispositif prévoit la mise en place de règles comptables dédiées, l’édiction d’une directive fixant les bonnes pratiques en matière de gouvernance et de gestion desdites opérations. Il introduit aussi un traitement prudentiel spécifique des expositions sur les actifs acquis par voie de dation.

Le portefeuille détenu par l’ensemble du secteur est évalué à 18 milliards de DH. Ce sont des montants significatifs qui peuvent fragiliser les banques, d’où l’intervention de la Banque centrale. L’on considère qu’un actif hors exploitation qui n’a pas été cédé au bout d’une certaine période n’a pas de marché. Il doit en conséquence être provisionné. Bank Al-Maghrib a retenu une provision minimale de 30% au bout de quatre ans.
Le niveau de provisionnement évoluera en fonction du nombre d’années de détention du bien. Appliqué au portefeuille actuel, c’est potentiellement 6 milliards de DH de provisions. Cela pourrait être lourd à absorber surtout dans le contexte actuel. La profession anticipe une envolée du coût du risque en raison de la détérioration des perspectives économiques provoquée par la Covid-19.
«C’est très délicat. Il faut voir si l’impact sera lissé dans le contexte de la Covid-19 et d’un marché immobilier peu liquide», indique le directeur d’une banque. L’idée est de trouver une solution transitoire qui n’ait pas un impact brutal sur les banques.
F.Fa
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