
L’accompagnement scolaire des enfants, les soucis financiers et les tâches ménagères sont les causes des disputes conjugales pendant le confinement. La gestion du budget en particulier est source de tension pour plus d’un Marocain sur cinq. Les parts les plus élevées sont enregistrées parmi les jeunes de moins de 24 ans (28%), les chômeurs (26%), les couples ayant des enfants (26%) et les ruraux (25,4%). Plus de 8,4% des Marocains ont également signalé avoir eu des disputes conjugales au sujet du partage des tâches ménagères. Il se trouve aussi que la charge de travail s’est amplifiée pour les femmes.
Le temps moyen journalier consacré à la cuisine, vaisselle, linge…etc a augmenté de 33 minutes par rapport à une journée normale pour s’établir à 2h 37mn. Dans le détail, les femmes actives occupées ont consacré 3h 54mn à ces tâches contre 5h 30mn pour les femmes au foyer. Selon la situation maritale, le temps passé à s’occuper des tâches ménagères n’est pas le même. Les femmes mariées y consacrent 5h 12mn contre 3h 17mn pour les célibataires. Celles qui ont un niveau scolaire supérieur passent 3h 23mn à effectuer les tâches ménagères contre 4h 51mn pour une femme sans niveau scolaire.

Le confinement a été également l’occasion pour les hommes de s’impliquer davantage dans les travaux ménagers: 45% y ont pris part contre 13,1% en 2012. Ceux ayant un niveau scolaire supérieur et ceux appartenant au 20% des ménages les plus aisés s’y impliquent davantage.
Plus de la moitié des Marocains ont également consacré un peu plus de temps à la communication et aux loisirs via les TIC. Le temps moyen d’utilisation des smartphones, tablettes ou ordinateurs pour la communication et loisirs est de 1h 40 mn avec un écart de 34 minutes entre les hommes et les femmes. Les jeunes de 18 à 24 ans sont plus accros: 3h 05mn. Pendant le confinement, le temps consacré aux études a baissé.
Il a diminué de plus d’une heure et demie pour 60% des personnes scolarisées. Les élèves et étudiants âgés de 15 ans et plus consacrent en moyenne 3h01mn par jour aux études et/ou à la formation. La réduction touche les garçons beaucoup plus que les filles: 65,3% pour les premiers et 55,8% pour les seconds. Cette baisse du temps consacré aux études est constatée beaucoup plus parmi les citadins (69,8%) que les ruraux (56,4%) et auprès des étudiants du secteur public (62,8%) que du privé (46,1%).
L’étude du Haut commissariat au plan sur l’Etat des rapports sociaux intrafamiliaux pendant le confinement renseigne sur les difficultés rencontrées par les étudiants et leurs familles. D’abord deux élèves sur trois pensent que les cours à distance ne permettent pas de couvrir le programme pédagogique et la moitié d’entre-eux estiment qu’aucune mesure n’a été envisagée pour y remédier en particulier dans le rural. Ils comptent s’appuyer sur le soutien des parents, des proches ou des voisins ou encore sur les cours de soutien en présentiel pour la mise à niveau.
Par ailleurs, la période du confinement s’est caractérisée par un accès disparate aux services de santé: parmi les 11,1% de personnes souffrant de maladies chroniques ayant nécessité un examen médical durant le confinement, 45,2% n’ont pas eu accès à ces services. De même parmi les 10,1% de personnes souffrant de maladies passagères et ayant nécessité une consultation, 37% n’ont pas pu en bénéficier: 46% en milieu rural contre 33% en milieu urbain. Autre résultat: sur les 7% de femmes ayant besoin d’un suivi de grossesse ou de consultations prénatales et postnatales, 26,2% n’y ont pas accédé.
Khadija MASMOUDI
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