Et rebelote pour une année de plus. Le transporteur Alsa continue de rouler à Marrakech même si son contrat est achevé. Le Conseil communal de Marrakech a prorogé les contrats de gestion déléguée des services de transport urbain pour une année supplémentaire (du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021).

Cette décision permet d’assurer la continuité du service, «en attendant le parachèvement des procédures de création du groupement des collectivités territoriales pour le transport urbain et intra-urbain, et la mise en place de ses structures», indique la commune. Il s’agit là d’un second prolongement exclusif du contrat relatif à l’exploitation du service du transport urbain par autobus, conclu avec la société Alsa. Le premier avait été effectué en juin 2019 (voir notre édition n°5531 du 10 juin 2019).
A l’époque, les deux partenaires (Alsa et la commune) étaient à couteaux tirés et le transporteur avait signalé des vices de forme autour du cahier des charges de l’appel d’offres pour renouveler la concession et désigner le futur adjudicataire. Il a fallu l’intervention du wali de Marrakech/Safi pour demander plus de temps pour peaufiner le processus d’adjudication et créer le groupement des collectivités locales. Les choses ont changé entre-temps. Il y a eu les trois mois d’arrêt de l’activité. Ensuite, il y a eu les mesures de lutte contre la pandémie du coronavirus qui exige un remplissage de 50%.
«Avec ces mesures sanitaires et les tarifs très bas exigés à Marrakech (4 DH), nous n’allons pas pouvoir nous en sortir», estime le DG d’Alsa, Alberto Perez. «Nous continuerons à assurer ce service, mais nous ne pourrons pas renouveler le parc», regrette-t-il.
A noter qu’à Casablanca, le contrat qui relie Alsa au Conseil communal de Casablanca protège le transporteur puisque la ville assume le risque commercial. C’est en 1999 que le groupe Alsa s’était introduit au Maroc et s’était adjugé la concession de l’exploitation du transport urbain à Marrakech, investissant quelque 120 millions de DH pour prendre le relais de la Régie de transport de la ville après sa débâcle financière.
Le groupe espagnol a obtenu la concession exclusive de l’exploitation des lignes régulières de transport urbain sur la ville de Marrakech pour une période de quinze ans et un rallongement de 5 ans. Ainsi, son contrat devait s’achever fin juin 2019. Initialement, le transporteur s’était engagé sur 18 lignes avec bus en service. Il opère aujourd’hui avec 37 lignes dont 15 en périphérie couvrant l’ensemble des quartiers de Marrakech et plusieurs provinces.
«Pendant les premières années, le développement des lignes avait été toujours discuté entre les deux partenaires et aussi la société civile. C’est ce qui nous avait permis d’avancer malgré l’existence de lignes déficitaires», indique Perez. Avant Covid-19, la société transporte 200.000 passagers par jour à Marrakech, soit le quart de la population de la ville pour un chiffre d’affaires de 200 millions de DH par an.
De notre correspondante permanente, Badra BERRISSOULE
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.