La crise sanitaire et économique actuelle n’a pas d’équivalent en termes de profondeur. Preuve en est, la chute, sans précédent et en une si courte période, des indicateurs économiques et de la croissance. Ce qui rend la gestion post-covid des plus ardues pour les plus grandes économies mondiales.

Face à un avenir incertain, étudiants, entrepreneurs, patrons ou encore salariés sont inquiets. Selon les participants du webinaire sur «les défis de l’emploi en Afrique du Nord en temps de covid-19», organisé conjointement par le FMI et le Policy Center for the New South, les jeunes seraient les plus exposés aux effets de cette crise sanitaire. Que ce soit sur le plan social, ou économique ces derniers ont besoin de réponses «efficaces et proactives», pour un meilleur accès à l’éducation et au marché de l’emploi, s’accordent à dire les intervenants.
«Ce que nous vivons actuellement a amplifié et révélé les faiblesses de plusieurs économies dans le monde. La perte de croissance dans la région pour cette année va dépasser les 4 à 5%», précise Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au Fonds monétaire international (FMI).
«Ce n’est pas une reprise qui se fera seule, il faut que toutes les forces actives de nos nations entrent en jeu. L’Etat à lui seul n’est pas en mesure de gérer une pareille crise. C’est aussi le moment pour qu’une plus grande coopération entre pays voisins se fasse», préconise-t-il.
Le directeur régional du FMI a également rappelé le rôle du partenariat bilatéral qui lie le FMI avec les pays du Maghreb. Comme il a souligné l’importance de la coopération historique nouée entre le Maroc et le Fonds, définie à la fois par un soutien financier, ainsi que par un appui aux réformes et aux différentes opportunités qu’offre l’économie du Royaume.
Pour Karim El Aynaoui, président du Policy Center, cette crise a mis les jeunes du monde entier, et notamment ceux issus de la région Afrique du Nord dans une situation complexe et inquiétante. «Ils vont vivre dans un monde très incertain et volatile, ce à quoi ils n’ont pas été préparés par le système éducatif», déplore-t-il.
Ainsi, il insiste sur l’importance de l’adaptation du modèle de régulation de l'éducation de sorte à lui ouvrir des voies vers la formation continue. El Aynaoui a également rappelé le rôle primordial de la data et des outils de pilotage dans la gestion notamment du secteur informel, mais aussi leur capacité à apporter de bonnes réponses aux problématiques de l'emploi.
Pour sa part, Nour Kaabi, directrice exécutive, de Jamaity, plateforme de la société civile tunisienne, appelle à traiter la question des inégalités selon une approche multidimensionnelle. Cette dernière devra inclure le principe de l'égalité des chances, de la question genre ainsi que celui des conditions d'accès à la santé et à l'éducation.
«Cette crise peut être porteuse d'espoir à condition qu'elle soit accompagnée d'un système économique juste et équitable. Une éducation de qualité, le respect des droits économiques et sociaux et l’implication des jeunes dans l'action publique et politique sont également des conditions sine qua non pour un avenir prospère», précise-t-elle. Selon elle, le rôle de l'espace civique dans la gestion de la crise n’est pas à négliger et préconise le renforcement des capacités des acteurs de la société civile.
T.E.G.
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