La crise économique engendrée par le Covid-19 n’a épargné personne. Afin d’en évaluer l’impact sur la situation financière des familles, le Groupement des associations des parents d’élèves des établissements de l’enseignement français au Maroc (APEK, API, CAPE, PEEP) a mené une enquête du 1er au 5 mai.

Quelque 3.429 familles y ont répondu, couvrant 5.413 élèves sur un total de 19.959 inscrits dans le réseau d’établissements en gestion directe de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) au Maroc.
Selon les résultats de l’enquête, 68% des parents sont en arrêt d’activité (notamment parmi les fonctions libérales), ont subi une réduction de salaire ou ont perdu leur emploi (voir illustration). Pour plus de la moitié des familles, un seul parent est pourvoyeur des revenus du ménage. Environ neuf sur dix souhaitent ainsi un allègement des frais de scolarité du troisième trimestre.
Plus de la moitié (54,4%) espèrent une réduction d’au moins 50%, et plus du tiers (37,4%) une diminution comprise entre 20 et 30%. Ceci, à l’heure où ils supportent des frais supplémentaires pour l’apprentissage à distance de leurs enfants. L’enquête a révélé que chaque foyer a misé en moyenne 4.600 DH pour garantir la continuité pédagogique à distance, ce qui représente une dépense globale de 8 millions de DH.
Seuls 17% se disent à même de payer la totalité de la facture. Trois sur dix affirment ne pas être en mesure de s’acquitter de l’intégralité du montant exigé, tandis que 54% affirment ne pouvoir en régler qu’une partie. Les deux tiers demandent donc une exonération, une bourse ou un échelonnement du paiement.
L’enquête avait, également, pour objectif d’apprécier la satisfaction des parents et élèves par rapport au e-learning, ainsi que l’efficacité de l’outil numérique et des méthodes utilisées par les enseignants. La majorité sont correctement équipés en outils informatiques, mais en matière de qualité de l’offre, l’enseignement à distance n’est pas vraiment apprécié. 56% le trouvent peu à très peu efficace.

Alors que le tiers, le trouve «efficace sans plus». Seuls 15% en sont parfaitement satisfaits. Les parents des enfants du primaire sont les plus nombreux à exprimer leur insatisfaction. Les plus jeunes étant moins indépendants, les parents sont souvent contraints d’endosser la casquette d’enseignants, et de se mobiliser pendant plusieurs heures par jour.
A la lumière de ces éléments, le Groupement conteste le maintien des frais du troisième trimestre inchangés. Il demande une facture «négociée», tenant compte du surcoût supporté par les familles, ainsi qu’une révision du contrat financier, précisant les obligations de chaque partie.
Le groupement revendique, en outre, le gel des augmentations de frais pour les trois années à venir, un moratoire sur les travaux non engagés, et une révision des plans de développement, afin de donner la priorité au numérique. Enfin, les parents insistent sur la nécessité de mettre à niveau et d’homogénéiser l’enseignement à distance proposé.
Ahlam NAZIH
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