
Marrakech réfléchit à son déconfinement. Qu’il soit pour le 20 mai ou pour plus tard, la ville se prépare et veut anticiper les scénarios pour améliorer l’usage des espaces publics, des transports et de la mobilité. Ce fut l’objet d’un forum organisé en visioconférence par la wilaya de Marrakech et auquel plusieurs acteurs publics et privés ont participé.
«Ce déconfinement ne peut se faire sans sécurité sanitaire», indique Karim Kassi Lahlou, wali de Marrakech/Safi. Raison pour laquelle la reprise de toute activité doit être conçue différemment avec beaucoup d’innovation, insiste Kassi Lahlou. La période de déconfinement a encouragé les populations à prendre de nouvelles habitudes comme le télétravail, limitations des déplacements à des trajets utiles… et il faut continuer dans un premier temps sur cette tendance.
Pour Said Loqmane, DG de l’agence urbaine, le déconfinement doit être progressif et commencer par la sensibilisation des populations: «Le retour à la vie d’avant n’est pas pour demain et la distance et la protection resteront la règle et la mesure de la vie quotidienne».
Après deux mois de confinement, il y aura certainement une grande envie d’aller investir les espaces publics. Loqmane suggère la réorganisation provisoire de ces espaces afin d’orienter les citoyens vers des jardins, adapter les espaces publics à caractère commercial aux mesures et procédures sanitaires, la conversion des rues d’une largeur de moins de 10m en des passages dédiés aux piétons, l’augmentation de la largeur des trottoirs au profit des piétons, la mise en place d’un plan relatif aux activités commerciales tout en prenant en compte la distanciation sociale, la sensibilisation.
Des participants ont proposé de s’inspirer du protocole espagnol concernant la sortie dans les rues, par créneau horaire pour chaque tranche d’âge. Des participants proposent des mesures spécifiques pour la place de Jamâa El Fna et ses restaurateurs avec des ouvertures alternées de commerce. Idem pour les kissariat de vente où l’on suggère des rotations entre artisans pour éviter les encombrements.
Jamâa El Fna et la médina de Marrakech sont les points d’attraction du tourisme à Marrakech et tout visiteur national ou étranger est naturellement attiré par ces lieux. «Adapter cet espace public au rythme des mesures sanitaires et économiques est une priorité urgente», insistent les participants.
Les opérateurs touristiques sont conscients des exigences sanitaires et veulent travailler main dans la main avec l’ensemble des acteurs pour assurer une sécurité maximale à tous les touristes que ce soit à l’intérieur des hôtels ou à l’extérieur, souligne Hamid Bentahar, président du CRT de Marrakech. «A nous aussi d’être innovants et de créer de la convivialité avec nos hôtes tout en respectant les mesures de sécurité sanitaire», conclut-il.
B.B.
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