
Les universités publiques elles-mêmes s’étonnent de leur bilan en e-learning. Elles, qui depuis des années ont traîné des pieds en la matière, ont pu rattraper leur retard en un temps record.
«Nous avons compris qu’il fallait rapidement passer à une vitesse supérieure. Nous avons numérisé nos ressources et maintenu le contact avec nos étudiants par tous les moyens possibles. Mine de rien, nous avons réalisé un travail colossal», se réjouit Khadija Essafi, présidente de l’université Hassan Ier de Settat.
Evidemment, tout n’est pas parfait. Enseigner à distance nécessite des compétences auxquelles le corps enseignant n’a pas été formé. Les étudiants, pour leur part, peu autonomes, n’y sont pas habitués. Une enquête réalisée récemment par l’ENSAM Casablanca auprès de 741 étudiants a révélé que seul le quart comprend parfaitement les cours à distance. Sans compter les problèmes techniques liés au débit d’internet, à son coût et à l’accès à l’outil informatique.
A l’université de Settat, 100% des cours sont désormais en ligne via diverses plateformes. En moyenne, 75% des étudiants les suivent (95% dans les établissements à accès sélectif). Des dizaines de classes virtuelles ont été montées dans les disciplines scientifiques et techniques, en plus de laboratoires virtuels pour la simulation de travaux pratiques.
Pour apporter leur contribution à la lutte contre la pandémie, les chercheurs de l’université ont initié plusieurs projets R&D. Quatre ont été incubés à la cité de l’innovation de Settat: Un respirateur artificiel portable, un poumon artificiel, un système de feedback pour la réanimation cardio-pulmonaire, et enfin, un outil d’évaluation des performances des ventilateurs.
Quelque 15 autres ont été soumis à des appels à projets nationaux et internationaux: un désinfecteur d’air à plasma avec ionisation, un lecteur de température portable sans contact avec prise de photos, un Kit modulable 4 en 1 pour la fabrication de composants des respirateurs artificiels et équipements biomédicaux… Au-delà des contraintes qu’elle impose, la crise a permis aux universités de libérer leur potentiel caché.
Ahlam NAZIH
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