Comme nous l’annoncions dans notre édition du 8 avril, le Maroc a maintenu ses notes auprès des principales agences de notation mondiales. La dernière en date n’est autre que la prestigieuse Standard & Poor’s qui a confirmé l’Investment Grade (BBB) dans un contexte, le moins que l’on puisse dire, difficile de crise sanitaire mondiale induite par le coronavirus.
Ainsi, l’agence d’évaluation financière garde les perspectives du Maroc stables. Elle pense, en effet que «l’impact économique et budgétaire défavorable de la pandémie de Covid-19 sera maîtrisé sans endommager durablement et structurellement les paramètres de crédit».
Ceci-dit, l’épidémie et ses implications sur l’activité économique entraîneront, d’après les analystes de S&P, un net ralentissement cette année, le PIB tend à stagner en raison de la contraction des exportations ainsi que de la stagnation de la consommation et des investissements.
Le HCP va même plus loin envisageant même un scénario de récession pour cette année (cf. e-leconomiste n° 5736). S&P est plus optimiste puisque ses analystes tablent pour une reprise de l’activité au cours du second semestre. Ils préviennent toutefois qu’elle sera «fragile».
«La situation évoluant en permanence, il est difficile de prédire quand l’activité va rebondir», prévient l’agence. Pourtant, S&P est convaincue qu’une fois l’effet du coronavirus contenu, que les autorités vont poursuivre les réformes structurelles économiques et budgétaires. Cela devrait induire une amélioration des performances économiques et budgétaires et une baisse graduelle du déficit de la balance courante.
Le rebond de la croissance attendu dès 2021
L’agence a, à ce titre, salué la nouvelle étape franchie sur la voie progressive de la libéralisation du régime monétaire à travers l’élargissement de la fourchette de fluctuation du dirham à 5% le mois dernier. «Nous pensons que cela contribue à améliorer la compétitivité extérieure du pays et sa capacité à résister aux chocs macroéconomiques externes, y compris l’actuel», soutiennent les analystes.
Si le déficit budgétaire se creuserait à 5,2% du PIB fin 2020 et la dette publique nette atteindrait 55,4%, la situation devrait s’améliorer avec le rebond économique auquel s’attend S&P en 2021. Année au cours de laquelle le déficit budgétaire se réduirait à 4% du PIB et de la dette publique nette à 55%.
La croissance aussi rebondirait en moyenne à 4,8% entre 2021 et 2022, selon les analystes de S&P. Elle serait soutenue par le rebond attendu de 2021, l’amélioration des performances dans les secteurs non agricoles et la résilience du secteur agricole.
«Nous nous attendons également à ce que l’environnement des affaires et la demande extérieure soient rétablis après la récession et soutiennent la reprise régulière de la production non agricole», se projettent-ils. Espérons qu’ils aient raison.
M.A.B.
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