
La polémique sur les horaires d’ouverture des cafés et restaurants s’estompe peu peu. Les restaurateurs et tenanciers de cafés à Casablanca ont finalement eu gain de cause contre la décision de fermeture de leurs établissements à 23 heures au plus tard. Cette décision de la préfecture d’Anfa d’activer un arrêté, qui date de 2015, avait pris les professionnels de court.
Parallèlement au lancement d’une campagne de libération du domaine public par la police administrative (durant les dernières semaines de 2019 et début 2020), des agents de l’autorité ont saisi l’occasion pour notifier les nouveaux horaires aux propriétaires d’établissements situés sur les territoires d’Anfa, Maârif et El Hank.
«Ce débat n’a pas de sens, car nous fermons quand il n’y a plus de clientèle», affirme Mohamed Abdelfadl, vice-président de l’Association nationale des propriétaires de cafés et restaurants (ANPCR). Selon lui, cette décision s’est traduite les premiers jours par une baisse significative du chiffre d’affaires des cafés et restaurants concernés.
«Pour un seul café, le manque à gagner est de 3.000 DH par jour, soit près de 90.000 DH par mois, sans compter la TVA et le pourboire des serveurs», confie Abdelfadl. En l’absence d’un cahier des charges bien précis, c’est le flou qui règne. Mais selon ce professionnel, une majorité de cafés (près de 95%) ferment entre 9h30 et 10h du soir.
Selon le représentant des restaurateurs, les horaires sont à définir par zone et par quartier. «Nous demandons une concertation avec les associations représentant les professionnels sur les horaires, avec un cahier des charges spécifique par zone et par quartier».
En effet, certains quartiers de Casablanca restent animés jusqu’à une heure tardive, d’autres sont déserts à partir de 21 heures. De plus, avec le GMT+1, fermer à 23 heures équivaut à fermer une heure plus tôt. Selon lui, le manque à gagner dû à l’application du GMT+1 est estimé à 30%, surtout dans les quartiers populaires.
Pour l’heure, les autorités locales ont décidé de temporiser, d’autant plus que les Casablancais ne sont pas unanimes sur cette décision. Les circonstances ne sont pas les mêmes pour tout le monde (problèmes de voisinage, disputes nocturnes…).
Si certains dénoncent les nuisances sonores et olfactives à des heures tardives, d’autres estiment au contraire que cette animation nocturne rend la ville plus vivante et plus sûre.
2e maison pour les citoyens!
«LES cafés sont une 2e maison pour le citoyen marocain», argue le représentant des tenanciers de cafés et restaurants. Ces établissements jouent même un rôle social, un moyen de décompression après le boulot. Un café fait aussi office de bureau pour une large tranche de la population (intermédiaires, avocats, taximen, commerçants…). Les clients y consomment non seulement des boissons et repas, mais aussi des journaux et surtout le wifi gratuit. Certains y passent même la nuit dans les quartiers défavorisés (notamment aux abords des gares routière ou ferroviaire). Sans oublier que ces établissements jouent aussi un rôle sécurisant pour le voisinage (meilleur éclairage, baisse des cas de vols et d’agressions…).
Aziza EL AFFAS
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