
Les professionnels estiment la superficie «certifiée bio» à 291.000 ha. De fait, il s’agit beaucoup plus de cultures spontanées qui ne reçoivent pas de traitement chimique. Elles sont essentiellement constituées de plantes aromatiques et médicinales ainsi que de l’arganier. Par contre, la superficie réellement certifiée bio s’élève à 8.566 ha
Contraintes à la pelle. La filière de l’agriculture biologique, ce fleuron du secteur primaire, en dénombre à tous les étages. Et pour les lever, l’interprofession fait appel à plus d’aide de l’Etat. Ceci, faute de moyens financiers propres qu’elle n’arrive pas à drainer par les contributions des membres. Ceux-ci sont au nombre de 66 adhérents pour une filière qui compte 300 opérateurs.
Les freins listés par l’interprofession se situent à divers niveaux. A commencer par le déficit de la logistique, aussi bien à l’export que sur le marché local. Ce déficit se manifeste à travers l’absence de stations de conditionnement certifiées bio. Il y a aussi le manque d’intrants et d’équipements spécifiques. En particulier les semences, les fertilisants et les produits de traitement. Le tout bio, bien évidemment.
De plus, l’étroitesse du marché local est doublée du difficile accès à l’export. Le problème de gestion des risques de contamination (environnement, visiteurs, transport, emballage, conditionnement, insectes…) et aussi cité.
De même, le manque de personnel qualifié bio n’est pas pour arranger les choses, dénoncent les professionnels. A tel point qu’il n’y a pas d’interlocuteur dédié au niveau de la tutelle. Une direction spécifique à l’agriculture biologique fait toujours défaut bien que la filière a signé son contrat-programme et affiche l’ambition de performances à la hauteur des perspectives prometteuses que recèle le potentiel biologique à travers le monde.

Sur les 3 dernières années, l’export des produits agricoles transformés a plus que triplé. Il est surtout le fait d’industriels qui se sont reconvertis en produits bio. Certains se sont délocalisés au Maroc depuis une trentaine d’années. L’export porte principalement sur les olives de table, l’huile d’olive et les jus
La filière est également confrontée au problème du foncier. Selon la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’agriculture biologique, il est difficile de trouver des terres vierges favorables. Les délais de location proposés sont aussi assez courts pour investir dans la fertilité des sols et assurer un système de production approprié.
Pour soutenir l’export, les professionnels demandent une subvention par tonne exportée ainsi que la prise en charge d’une partie des frais de participation aux salons étrangers. Avec également à la clé la simplification et l’adaptation des procédures de contrôle appliquées par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires et l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations.
Dans le pipe également, la demande d’une subvention pour réduire les coûts de production. A cet effet, l’interprofession réclame la suppression de la TVA sur les intrants ainsi que l’instauration d’un soutien pour le matériel spécifique. De préférence une prime à l’hectare cultivé.
12 fermes pilotes en chantier
Pour initier et renforcer l’encadrement de ses membres, Fimabio a fait appel à la coopération suisse. Celle-ci se manifeste par l’appui à la formation via le renforcement d’un réseau de fermes pilotes. Appartenant à des membres structurés et outillés en personnel qualifié, ces fermes accueillent des coopératives et petits agriculteurs. Des ateliers d’accompagnement à la création de groupements professionnels sont également organisés.
L’objectif est de mettre en place une douzaine de fermes. Elles doivent servir de plateformes régionales de prestation de service de formation, d’encadrement, de recherche et de transfert technologique.
Pour le moment, quatre coopératives sont inscrites au programme.
Fimabio planche également sur un projet d’intégration de la filière oléicole à Marrakech. Elle projette par ailleurs de réaliser des projets de partenariat avec les acteurs locaux ciblant la valorisation de la ferme pilote dans les plans régionaux de développement local.
A.G.
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