
Source: Office des Changes
Le textile est l’un des secteurs qui seront les plus touchés en cas de non signature d’un ALE Maroc/Royaume-Uni d’ici le 31 octobre, date effective du Brexit
Le compte à rebours est enclenché pour le Brexit. Le Royaume-Uni sortira de l’UE avec ou sans accord le 31 octobre prochain. Entre-temps, la diplomatie britannique s’active pour atténuer l’impact de ce retrait sur les échanges commerciaux avec les pays partenaires et le Maroc en fait partie.
En effet, l’absence d’un ALE Maroc-UK est un sérieux handicap. Parmi les secteurs les plus vulnérables, figurent le textile, l’automobile, les hydrocarbures, les tomates, agrumes… «Je conseille aux Marocains de ne pas être trop exigeants, de prendre l’ALE existant comme un canevas, qui pourrait être revu et examiné d’ici 3 ou 5 ans», avait déclaré Thomas Reilly l’année dernière (cf. édition du 27 novembre 2018).
Le Royaume-Uni a la lourde tâche de réviser plus de 400 accords de l’UE à travers le monde. Ce qui n’est pas une mince affaire! Pour tirer le meilleur parti du Brexit, le Royaume-Uni devra s’ouvrir à d’autres marchés, notamment en Afrique.
D’ailleurs, les Britanniques s’apprêtent à organiser un sommet africain pour l’investissement (African Investment summit), qui se tiendra en janvier prochain à Londres. «Le Maroc est l’un des pays invités à faire des présentations dans les secteurs agricole et de l’énergie renouvelable», déclare l’ambassadeur Reilly.
L’organisation de la 2e session du dialogue stratégique Maroc-Grande Bretagne, qui s’est tenue la semaine dernière à Rabat, est aussi un moyen de consolider les liens bilatéraux, notamment sur les plans sécuritaire, politique, commercial, éducatif et culturel.
Certes, les relations bilatérales remontent à 8 siècles, mais le volume du commerce reste en-deçà des ambitions. En 2018, la Grande-Bretagne était le 10e fournisseur et le 7e client du Maroc. Ce qui est largement en-deçà des attentes. Si le business ne décolle pas des deux côtés, c’est parce qu’il y a des spécificités anglo-saxonnes qu’il va falloir intégrer ici au Maroc: 86% des entreprises britanniques n’exportent pas! Ensuite, le commerce manufacturier y est très faible.
Pour donner une forte impulsion aux investissements (IDE et export) britanniques au Maroc, le Royaume-Uni a mis en place l’année dernière un fonds (UK Export Finance). Ce dispositif doit accompagner les implantations d’entreprises britanniques, ou encore promouvoir l’offre exportable destinée au Maroc. Il s’agit d’un fonds de 3 milliards de livres sterling chaque année, décliné en lignes de crédits, des prêts à des taux avantageux, afin de gagner en compétitivité.
Débloqué en mai 2018, ce fonds devait permettre de fluidifier les implantations, mais aussi d’assurer les entreprises britanniques contre les défaillances et les risques d’instabilité politique à l’étranger. Un an et demi plus tard, les résultats ne sont pas au stade souhaité.
«Nous n’avons pas vu la vague d’entreprises britanniques espérée. En revanche, il y a eu un intérêt croissant de la part des entreprises britanniques pour le Maroc», précise Reilly. Parmi les principaux deals conclus cette année, figure notamment le partenariat stratégique entre BMCE Bank of Africa et CDC (cf. édition du 19 juin 2019).
En vertu de cet accord, le groupe britannique a acquis une participation de près de 5% de la Banque marocaine via une augmentation de capital de 200 millions de dollars. «La semaine dernière un accord a été conclu avec Europa Oil & Gas LTD, une entreprise britannique qui va faire de l’exploration pétrolière à Agadir», annonce le diplomate.
Outre Shell, BP et Rolls Royce, d’autres firmes britanniques opèrent au Maroc, telles que Lloyds of London, HSBC, Sound Energy, Jacobs Engineering, GSK, Biwater (infrastructures avec l’OCP) ou encore Unilever, Morocco Gold (huile d’olive), Jaguar, Land Rover... Dans l’aérien, il y a des compagnies comme Easyjet, RyanAir et British Airways.
Aziza EL AFFAS
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