
La hausse de 2,14% des volumes de ventes du ciment au premier semestre n’arrive pas à convaincre les professionnels du BTP. «Cette progression n’est qu’une correction du marché», tempête un chef d’entreprise. «Car, malgré une reprise du marché du ciment, le BTP est toujours à la peine. Certes, il y a des petits travaux de réfection de chaussées dans les centres urbains, mais il n’y a pas de grosses commandes», enchaîne un autre opérateur. La commande publique représentant près de 80% des marchés BTP n’arrive toujours pas à décoller, malgré les promesses gouvernementales.
Une morosité confirmée par les chiffres publiés par l’Association professionnelle des cimentiers (APC). Les volumes absorbés par les infrastructures ont chuté de 20,36% au premier semestre consommant à peine 232.695 tonnes, soit près de 60.000 tonnes en moins par rapport à la même période de 2018. La composante distribution (vrac), qui représente plus de 70% des ventes, a reculé également de 1,57%.
Toutes catégories confondues, les ventes au premier semestre ont atteint 6,7 millions de tonnes contre 6,57 millions un an auparavant. Ces volumes s’approchent de ceux écoulés au premier semestre 2017, mais loin derrière les ventes, structurellement euphoriques, entre 2016 et 2011 (voir infographie). C’est l’auto-construction qui entretient le marché cimentier. Pour le seul mois de juin, les écoulements ont atteint 849.524 tonnes, soit une progression de 4,13% par rapport à la même période de l’année dernière. La composante infrastructure était également en berne (-5,3%).
La dernière note de conjoncture du HCP confirme également le ralentissement de l’activité de la construction au deuxième trimestre, affichant une hausse de 1,1% de sa valeur ajoutée, au lieu de +1,5% au trimestre précédent. Le secteur aurait continué de souffrir de la faiblesse de la demande adressée à l’immobilier résidentiel, comme l’atteste la baisse de 1,1% des crédits accordés aux promoteurs immobiliers à fin avril, précise le HCP. Par ailleurs, la dernière enquête de conjoncture du HCP, menée auprès des chefs d’entreprise de la construction, appuie cette évolution au ralenti. Les carnets de commandes des opérateurs du BTP seraient restés peu garnis, avec un ralentissement de l’activité dans le bâtiment et le génie civil.
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