
Aux Etats-Unis, l'arrivée de Trump au pouvoir a contribué à écrire l'une des pages les plus sombres en matière de liberté de culte. Les musulmans en ont été les principales victimes (Ph. AFP)
Le très attendu rapport d'Etat américain sur la liberté de culte dans le monde avait un cachet particulier pour cette année, celui d'être le premier sous l'ère Trump. Un président accusé régulièrement d'alimenter le front d'islamophobie, à l'issue de son décret controversé contre l'immigration musulmane ou ses appels à surveiller les mosquées aux Etats-Unis et ailleurs.
Sans surprise, l'Etat islamique, vedette régulière des précédentes éditions du rapport est le premier à être sévèrement critiqué pour les «atrocités» commises en Irak et en Syrie et les «génocides» contre les yezidis, les chrétiens et les musulmans chiites.
Washington s'engage à ce titre à faire de la «protection de ces populations vulnérables» sa priorité… sans pour autant préciser comment elle compte s'y prendre dans un conflit qui s'enlise et où les Etats-Unis ne sont pas lavés de tout soupçon!
L'Iran, ennemi juré, est également épinglé «pour continuer de condamner à mort des personnes au nom de lois vagues sur l'apostasie».
Les Américains ne ménagent pas au passage leurs alliés, notamment l'Arabie Saoudite «où les droits des non-musulmans à pratiquer leur religion en public» ou encore le Maroc où «le gouvernement a occasionnellement détenu et questionné des Marocains de confession chrétienne à propos de leur croyance et de leurs contacts avec d'autres chrétiens».
Le Maroc est néanmoins félicité pour l'intégration de la communauté juive qui «vit et pratique sa religion en toute sécurité». En Europe, les atteintes contre les libertés religieuses persistent. A commencer par l'exacerbation de la vague d'islamophobie dans plusieurs pays. Les musulmans continuent d’y être stigmatisés, harcelés, menacés et même atteints physiquement.
En France, «l’état d’urgence adopté par le gouvernement depuis les attaques de 2015 a ciblé les musulmans de manière disproportionnée», a souligné le rapport. Idem en Allemagne où «une interdiction partielle du voile intégral islamique est en débat». Sur le sujet du voile, l'on remarque bien ici la différence entre la vision américaine plus souple, et celle européenne beaucoup plus restrictive.
Au total, 200 pays ont été étudiés par le rapport du département d'Etat américain. Dans l'ensemble le constat est inquiétant avec une liberté de culte entravée ou menacée pour près de 80% de la population mondiale.
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