La révolution postale est en marche dans le continent. Et elle réussit à Gemadec. Le spécialiste du courrier hybride vient de décrocher un important contrat en République démocratique du Congo (RDC), avec la Société congolaise des postes et télécoms (SCPT). «C’est le plus gros deal de notre histoire sur le segment du courrier hybride», lance Rabii Touhami, directeur général de Gemadec. C’est un gros opérateur qui bénéficie encore de la rente des télécoms. Le contrat, signé il y a un peu moins de deux mois, vient de bénéficier de toutes les autorisations légales pour sa mise en œuvre.
Le marché porte sur un montant de 6 millions de dollars, contre des deals qui tournent généralement autour de 3 millions. «Nous sommes dans une logique complètement différente. Les postes africaines prennent de plus en plus conscience du phénomène de la digitalisation et de la nécessité de la transformation», explique le patron de Gemadec. Cette opération intervient six mois après un autre projet de centre de courrier hybride au profit de la Société tchadienne des postes et de l’épargne (STPE).
Dans les services postaux, l’opérateur marocain est aujourd’hui présent dans une dizaine de marchés parmi lesquels la Tunisie, l’Algérie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Congo et la Namibie. L’enseigne s’apprête aussi à diversifier son positionnement. «Jusque-là, nous opérons comme équipementier fournisseur de hardware et de software, dans le cadre de contrats d’implémentation et de maintenance à terme. Aujourd’hui, nous allons franchir une nouvelle étape en devenant un opérateur direct sur ces marchés», annonce Touhami.
La société est en train de finaliser un autre contrat de sous-traitance d’opérations de courrier hybride qui devrait faire d’elle un acteur direct sur le marché. «C’est une voie pour donner une nouvelle dimension à notre activité. Ce mode d’opération ouvrira la voie vers des implantions stratégiques. Gemadec est déjà présente au Sénégal via une filiale locale qui pourrait, à terme, devenir un hub opérationnel régional pour les activités de la société en Afrique de l’Ouest.
68% du business réalisé à l’export
L'entreprise a réalisé à fin 2016 un chiffre d’affaires global de 60 millions de DH, en progression de 10% par rapport à 2015. Une part de 68% de ce business provient de l’export, notamment à partir des marchés subsahariens. Pour l’année en cours, l’entreprise table sur une croissance d’un peu plus de 15%. Gemadec a d’ailleurs pris d’importants contacts avec les organismes postaux du Rwanda, de la Tanzanie et du Madagascar. Dans ce dernier pays, la société est aussi sur la piste d’un projet de partenariat avec un acteur local. Il s’agit là d’une première incursion en Afrique de l’Est, une offensive qu’elle compte très vite transformer en opportunité de business. «La transition numérique s’opère très vite dans les principales économies du continent, notamment dans les métiers postaux», explique Touhami. La société veut se positionner en acteur clé dans ce processus. En plus du courrier hybride, Gemadec opère aussi dans la dématérialisation documentaire, l’identification, la biométrie et la sécurité.
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