
Une manifestation de mode pour sauvegarder et pérenniser un patrimoine qui risque de se perdre sous la pression des nouvelles modes (Ph A.K)
Vive le hayek! Oujda se mobilise pour la valorisation du patrimoine vestimentaire et interpelle associations, professionnels, élus et départements de tutelle (artisanat et culture) à cet effet. L’objectif est d’insuffler une touche de créativité et de prestige aux habits traditionnels ainsi que vient de le faire l’Association orientale pour le développement (AOD) en organisant un premier défilé du hayek, en partenariat avec Mery. H Event.
La parade a sillonné les boulevards du centre ville de Oujda pour sensibiliser à une spécificité vestimentaire qui risque de disparaître sous la pression des nouvelles modes. L'objectif est d'encourager les artisans et stylistes locaux à moderniser leurs coupes et proposer des variantes, comme pour la djellaba. Il s'agira de produire des costumes de qualité pour renouveler l’attrait de ce voile et améliorer les revenus des artisanes. La culture et le patrimoine de la région étant solidement ancrés dans le continent africain, cette première édition a été marquée par la présence de plusieurs femmes africaines qui ont revêtu leurs vêtements traditionnels pour raviver les couleurs d’un défilé qui a «osé» sortir des sentiers battus pour couvrir plus de 1,5 km.
«Il est souhaitable que ces activités aillent au devant du public au lieu d'être confinées dans des espaces clos», précise de son côté Meriem Hammouti, du comité d’organisation. Aujourd'hui les ambitions sont grandes et l'association souhaiterait insuffler à ce défilé du patrimoine commun une dimension continentale. «Notre action s’inscrit dans un cadre conjoncturel plus vaste, celui des grandes orientations royales qui consolident nos liens avec les pays africains», précise Latifa Mentbeh, présidente de l’AOD.
Ce type d’évènement valorise la contribution de la femme d’Oujda ou de Figuig au développement de leur région. Comme, il revalorise le travail des artisanes aux foyers et facilite leurs regroupements en coopératives. Le hayek est un voile porté par les femmes mariées et d’âge mûr. C’est un vêtement traditionnel à base de laine, soie ou soie synthétique. Il est très vaste, recouvre tout le corps de la femme et se porte enroulé et fixé à la taille par une ceinture. Il est par la suite remonté sur les épaules et fixé par des épingles. De couleur blanchâtre ou jaunâtre, il se porte avec un «ltame» ou une «ouinate». Certaines artisanes lui ajoutent des décorations dissimulées portées par les mariées lors de la cérémonie du hammam qui précède la célébration du mariage. Avant les années 70, les femmes oujdies étaient fières de concevoir, elles-mêmes, leur hayek et le façonner sous différentes coupes pour se distinguer.
De notre correspondant,
Ali KHARROUBI
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