
Le budget 2017 de la Commune urbaine de Casablanca fait des mécontents. Les fonctionnaires de la ville s’apprêtent à organiser un sit-in ce jeudi 19 janvier. En cause, une nouvelle mesure qui entre en vigueur à partir de ce mois-ci. Il s’agit de la suppression des indemnités pour les heures supplémentaires et les travaux pénibles et salissants. Sur les 15.000 salariés de la CUC, près de 13.000 agents (échelle 6 à 9) seraient concernés par l’amputation de montants allant jusqu’au tiers de leurs salaires (650 DH environ), selon les syndicats représentant les fonctionnaires des collectivités locales. La fourchette des salaires de cette catégorie est située entre 2.500 et 3.500 DH.
La commune tempère cependant en assurant qu’il s’agit plutôt «d’une opération d’actualisation des listes des bénéficiaires de ces primes».
Cette tentative de calmer les esprits n’a pas donné les effets escomptés. Les 6 syndicats représentant les fonctionnaires (CDT, UMT, UGTM, FDT, UNMT et ODT) semblent déterminés à défendre les «tranches les plus vulnérables qui sont visées par cette mesure» en ayant recours à «toutes les formes de lutte afin de récupérer leurs acquis».
Les fonctionnaires entendent ainsi faire pression sur la ville, dont le budget 2017 n’a pas encore reçu le visa de l’Intérieur. D’ailleurs, l’ODT a adressé dans ce sens un écrit au ministre de l’Intérieur et au wali de la région Casa-Settat.
En fait, la décision de la commune vise à économiser plusieurs millions de DH. D’autant plus que plus d’un tiers de son budget (3,5 milliards de DH) est absorbé par la masse salariale. Celle-ci s’établit en effet à 1,2 milliard de DH (soit plus de 36% du budget global).
«Au lieu d’améliorer son recouvrement, de rationaliser les ressources et réviser les contrats de gestion de la propreté et de l’éclairage public, la commune préfère les solutions de facilité», s’indigne Jamal El Khabbouli, secrétaire général adjoint de l’ODT. Selon lui, les fonds économisés via cette mesure seront injectés aux SDL qui gèrent les projets structurants de Casablanca. «Certaines d’entre elles n’ont même pas réussi leur mission notamment celle de fructifier les recettes du marché de gros et des abattoirs», poursuit le syndicaliste. Créances en souffrance, non-recouvrement des taxes locales, impayés de tous genres… le Grand Casablanca a cumulé un montant record de plus de 3,7 milliards de DH de créances à recouvrer à fin 2014. Sans compter la subvention à la ligne de tram et aux prochaines lignes prévisionnelles (à hauteur de 80 millions de DH/ligne et par an).
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.