
Pour avoir vendu des crédits immobiliers «subprimes», Deutsche Bank et Crédit Suisse vont devoir s’acquitter respectivement de 7,2 et 5,3 milliards de dollars pour éviter des poursuites et un procès aux Etats-Unis (Ph. DR)
Que ce soit sur leur sol ou à l’étranger, les Etats-Unis multiplient les amendes à l’encontre des grandes multinationales bancaires. C’est notamment le cas de la Deutsche Bank et du Crédit Suisse qui viennent de se faire infliger par la Lex Americana (le fisc américain) d’énormes pénalités pour avoir vendu des crédits immobiliers «subprimes» à l'origine de la crise financière de 2008-2009. Si la première devra débourser 7,2 milliards de dollars, la seconde s’acquittera de 5,3 milliards pour solder les poursuites et échapper à un procès aux Etats-Unis. Les banques américaines ne sont pas en reste. JPMorgan Chase, Citigroup, Morgan Stanley et Bank of America ont payé un montant cumulé de 40 milliards de dollars pour solder des poursuites liées à ces produits toxiques. Les Etats-Unis veulent ainsi montrer leur intransigeance et leur fermeté pour réguler le monde des affaires face à l’inertie en Europe. D’ailleurs, de telles amendes sont quasiment impossibles à prononcer. Les pays européens n'osent pas s'attaquer à leurs champions nationaux. Le Royaume-Uni avait déjà imposé des sanctions conséquentes pour le scandale de la manipulation du taux Libor.
Il faut dire que le cadre légal aux Etats-Unis fait toutefois la différence. Contrairement à l’Europe, les Etats-Unis ont la possibilité d'étendre leur bras judiciaire bien au-delà de leurs frontières. Justement, les autorités américaines ont tout récemment infligé des pénalités de 2,6 milliards de dollars à Odebrecht, géant brésilien du BTP, et d'un demi-milliard à Teva, numéro un mondial des médicaments génériques, pour des faits de corruption sans lien direct avec les Etats-Unis qui disposent de la loi FCPA (Foreign Corrupt Practices Act) unique au monde, qui permet de traquer les malversations d'une entreprise dès lors qu'elle est cotée à Wall Street ou que ses transactions transitent par le circuit financier américain. C’est ainsi que le pays de l’oncle Sam se prévaut du rôle de gendarme anti-corruption mondial.
Autre preuve de la suprématie américaine pour faire plier les grands groupes mondiaux, le scandale des moteurs truqués de Volkswagen qui l’a obligé à s’engager à débourser plus de 15 milliards, pour indemniser les automobilistes et réparer les dommages causés à l'environnement. Si, en Europe, des enquêtes contre VW ont été ouvertes, les amendes ne devraient pas être aussi spectaculaires.
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